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Lifestyle - Concert

Parfums de Christophe

« Je devais aller directement me mettre au piano, mais j'ai d'abord voulu saluer mon public. J'ai pris un chemin que je n'aurais pas dû prendre. » Voilà comment le légendaire Christophe raconte sa chute sur une enceinte, à peine entré sur la scène du Music-Hall, dimanche soir, pour sa performance inaugurale et unique devant ses fans libanais.

Christophe, tout en émotions, avec son guitariste sur la scène du Music-Hall. Photo Hassan Moucheimech

Une phrase qui peut assez facilement résumer le parcours long de 45 ans de l'auteur-compositeur français. Jamais où on ne l'attendait, avec des chutes dans l'oubli dont il ne s'est jamais soucié ou qu'il a lui-même provoquées. Mais le voilà qui s'installe sur son tabouret rouge fétiche avec, à portée de main, une caisse de percussions et un micro. À ses côtés, un saxophoniste, un guitariste et un pianiste. «C'est un trio très risqué», raconte-t-il dans sa loge après le concert, en se frottant encore la jambe et l'épaule meurtries. «Il doit être très fusionnel pour rentrer dans le parfum d'une ville.» L'improvisation donc. Et le son, dont il parle le plus souvent, comme celui, «en apnée», que créait le guitariste avec un tuba connecté à sa guitare acoustique. Aimer ce que nous sommes, son neuvième album, a ouvert la grande moitié du concert. Pour le plaisir de la plupart, à l'étonnement d'un bon nombre, la guitare blues, les synthés languissants et le piano en quasi basse continue ont ouvert les portes d'un univers aux émotions à fleur de peau, emportées par la voix tendue et aiguë, qui sait se faire filet, de Christophe.
Difficile de retenir des larmes venues dont on ne sait où. L'explication viendra plus tard, dans la loge où il sirote sans conviction une coupe de champagne - «Cette boisson m'ennuie. Je ne bois généralement que de l'eau ou du vin rouge, éventuellement un Jack Daniel's, comme tout à l'heure sur scène. Je n'écoute que les très bons, les grands, ceux qui déchirent.» Autour d'un triptyque blues-guitare flamenca-musique arabe, Christophe déploie sa chanson. Chez lui, ce ne sont pas les paroles qui interpellent, qui remuent au plus profond, mais plutôt un climat qu'il pose sur chacune de ses chansons. Car ce qui paraît n'être que de la variété, quand on chantonne Aline, Stéphanie ou Les mots bleus après le concert, est beaucoup plus généreux et chatoyant qu'un tube de passage: «Le rythme est dans l'expression et la respiration à l'intérieur», ajoute-t-il quand on lui demande comment chanter les chansons à succès après toutes ces années. «Je les transforme. Parce que je fais de la scène pour essayer que mes interprétations soient toujours différentes, qu'elles apportent un feeling différent.»
Et le public a aimé. Certains spectateurs sont venus lui glisser des petits mots, lui parler, l'embrasser longuement. «Les gens ont apprécié mes nouvelles chansons, ont accepté l'inconnu. En les prenant dans mes bras, j'ai senti le parfum de Beyrouth...» Christophe a une heure de retard pour son dîner à l'ambassade de France - sa venue au Liban a été organisée par la Mission culturelle -, mais il tient à parler des chanteurs arabes. «Je ne suis pas un touriste qui ne cite qu'Oum Kalsoum», dit-il à son équipe qui tente de lui rappeler que le temps passe, presse. Ce «chineur de musiques» enverra même via son attachée de presse, tard dans la nuit qui est son monde à lui, un texto avec une liste extensive de noms, témoins de sa passion frénétique et racée: Fatmé Serhan, Kazem el-Saher, Asalah, Ibrahim Maalouf, Dhafer Youssef. Oum Koulsoum, à qui il se dit «très relié», mais aussi Farid el-Atrache ou Abdel Wahab. Les grands, encore et toujours.
Une phrase qui peut assez facilement résumer le parcours long de 45 ans de l'auteur-compositeur français. Jamais où on ne l'attendait, avec des chutes dans l'oubli dont il ne s'est jamais soucié ou qu'il a lui-même provoquées. Mais le voilà qui s'installe sur son tabouret rouge fétiche avec, à portée de main, une caisse de percussions et un micro. À ses côtés, un...

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