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Syrie: appel à manifester demain vendredi, la pression s'accentue à l'ONU et au G8

Les militants pro-démocratie en Syrie ont tendu la main à l'armée avant une nouvelle journée de protestations vendredi, alors que le G8 et l'ONU accentuaient leur pression jeudi sur le régime de Bachar el-Assad.

L'opposition syrienne refuse tout dialogue avec les autorités tant que les violences se poursuivent, que les prisonniers politiques ne sont pas libérés et que de nouvelles réformes ne sont pas adoptées. /

"Nous exhortons nos supporters à transmettre un message à nos soldats +libres+ dans l'armée syrienne pour que, main dans la main, ces défenseurs de la patrie se joignent à notre révolution pacifique", affirme un communiqué publié sur la page Facebook de "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation.
Les commandants de l'armée sont très fidèles au régime du président Assad et sont pour la plupart, comme le chef de l'État, issus de la communauté musulmane alaouite, une branche du chiisme.
Depuis le début de la contestation du régime le 15 mars, les protestataires ont appelé à des manifestations tous les vendredis, après la prière hebdomadaire.
Selon des groupes des droits de l'Homme, plus de 1 000 personnes ont été tuées et quelque 10 000 arrêtées dans la répression de ces manifestations.
Les autorités, qui imputent les violences à des "bandes terroristes armées" soutenues par des islamistes et des agitateurs étrangers, ont indiqué jeudi que 112 soldats et membres des forces de sécurité avaient été tués ainsi que 31 officiers de police.
À l'étranger, la France, qui préside le sommet du G8, a fait passer aux délégations un projet de déclaration finale qui appelle M. Assad à cesser la violence contre les populations civiles.
"Clairement, la question du renforcement des sanctions à l'endroit des dirigeants syriens se pose car la violence qui est utilisée en Syrie à l'endroit des manifestants est inacceptable", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy, précisant que cela devait faire l'objet de discussions en soirée.
Selon un projet de déclaration finale, les leaders du G8 doivent appeler Damas à "cesser l'usage de la force et l'intimidation contre le peuple syrien et engager un dialogue ainsi que les réformes fondamentales".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a commencé de son côté à étudier jeudi un projet de résolution qui met en garde Damas contre de possibles "crimes contre l'humanité".
Le projet considère "que les attaques étendues et systématiques commises actuellement en Syrie par les autorités contre leur peuple pourraient équivaloir à des crimes contre l'humanité".
Le texte se garde cependant de menacer ce pays de sanctions et risque de se heurter à l'intransigeance de la Russie.
Sur le terrain, l'opposition syrienne refuse tout dialogue avec les autorités tant que les violences se poursuivent, que les prisonniers politiques ne sont pas libérés et que de nouvelles réformes ne sont pas adoptées.
Le régime a fait quelques concessions dont la levée de l'état d'urgence, en place depuis près de cinq décennies, mais tout en poursuivant sa répression féroce.
Des ONG ont de nouveau condamné jeudi les violations des droits de l'Homme dans le pays.
Amnesty International a dit avoir obtenu une vidéo qui semble indiquer que les forces de sécurité "tirent pour tuer" les manifestants.
"Des images de civils non-armés sur lesquels on a tiré à la tête aident à comprendre pourquoi il y a eu tant de victimes", poursuit l'ONG basée à Londres.
Amnesty indique avoir les noms de plus de 720 personnes dont l'ONG pense qu'elles ont été tuées par les forces de sécurité depuis la mi-mars.
Un groupe syrien de défense des droits de l'Homme a dénoncé la répression, faisant état d'arrestations même dans les hôpitaux.
"Des informations révèlent que des patients ont été (...) enlevés dans des hôpitaux et emmenés dans des prisons militaires, se retrouvant privés de soins et traitements de base (...)", a indiqué l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie.
Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, a lui déploré que le CICR n'ait pas accès aux détenus dans le pays.
Les journalistes étrangers sont interdits de se déplacer dans le pays pour couvrir les troubles et le régime y impose un black-out total.
"Nous exhortons nos supporters à transmettre un message à nos soldats +libres+ dans l'armée syrienne pour que, main dans la main, ces défenseurs de la patrie se joignent à notre révolution pacifique", affirme un communiqué publié sur la page Facebook de "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation.Les commandants de l'armée sont très fidèles au régime du président...