Le CICR critique le non-accès aux détenus en Syrie et à Bahreïn

Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, a déploré jeudi que le CICR n'ait pas accès aux détenus en Syrie et à Bahreïn, en proie à des soulèvements populaires violemment réprimés par les autorités.
"La Syrie est le genre de pays dans lequel nous souhaiterions être plus impliqués", a déclaré M. Kellenberger, lors d'une conférence de presse sur ses activités menées sur le terrain en 2010 et 2011.
"Il est vrai que nous sommes la seule organisation humanitaire internationale acceptée en Syrie, (...) mais je peux vous dire que ce nous y faisons est très modeste", a-t-il regretté, soulignant que le personnel du CICR n'avait pu se rendre que dans la ville de Deraa pour y distribuer de l'aide.
Il a ainsi regretté que le CICR ne puisse se rendre dans d'autres villes et rencontrer les détenus en Syrie, où le mouvement de contestation du régime a fait, selon une ONG, plus de 1.100 morts et entraîné au moins 10.000 arrestations.
"Dans une note envoyée au gouvernement le 27 mars, nous avons demandé à avoir accès aux détenus. Mais jusqu'à présent nous n'avons pas obtenu cet accès", a expliqué le président du CICR, se disant "extrêmement préoccupé".
A Bahreïn, l'organisation basée à Genève se heurte au même problème.
"Nous leur avons envoyé une note écrite (...) et nous leur avons aussi dit que nous souhaiterions visiter les détenus", a relevé M. Kellenberger, qui a indiqué s'être personnellement entretenu à ce sujet à Genève avec la ministre des Affaires sociales et humanitaires de Bahreïn. Sans succès toutefois.
Les violences à Bahreïn pendant les manifestations qui ont secoué le royaume de la mi-février à la mi-mars ont fait 24 morts, dont quatre policiers, selon les autorités à Manama. Quatre manifestants sont morts depuis en détention.
En Libye, le CICR a pu en revanche rencontrer des détenus du Conseil national de transition (CNT), à la tête de l'insurrection. L'organisation a également reçu le feu vert du régime de Kadhafi pour rencontrer des prisonniers dans les prisons à Tripoli.