Ben Laden, né en 1957 à une date non précisée, a été tué d'une balle dans la tête par des membres des forces spéciales de la marine américaine, les Navy Seals. Le commando était prêt à le capturer vivant s'il avait accepté de se rendre, a assuré un responsable américain. L'identité d'Oussama Ben Laden a été confirmée par une analyse ADN du corps, selon un responsable américain. La dépouille de Ben Laden a été jetée en mer depuis un porte-avions américain croisant au large des côtes pakistanaises, selon un responsable américain (voir par ailleurs).
Aucun Américain n'a été blessé dans l'opération de dimanche, qui a été le résultat d'un « travail de fourmi » des services de renseignements, a indiqué M. Obama. Des responsables américains ont révélé que l'opération avait fait cinq morts, dont Ben Laden. Selon le principal conseiller du président pour l'antiterrorisme, John Brennan, Ben Laden a utilisé pour se protéger une femme, apparemment son épouse, comme « bouclier humain ».
M. Brennan a été interrogé sur la façon dont Ben Laden, traqué depuis les années 1990 et dont la tête avait été mise à prix pour 25 millions de dollars après les attentats du 11-Septembre, avait pu trouver refuge à Abbottabad, une ville proche de la capitale pakistanaise Islamabad et prisée par des responsables de l'armée. « Je pense qu'il est inconcevable que Ben Laden n'ait pas bénéficié d'un système de soutien dans le pays qui lui a permis de rester là pendant longtemps. Je ne vais pas me lancer dans des spéculations sur le genre de soutien officiel dont il aurait pu bénéficier à l'intérieur du Pakistan », a répondu le conseiller.
De hauts responsables américains accusent régulièrement l'appareil militaire et le renseignement pakistanais de jouer « double jeu » avec les islamistes. Signe évident de la méfiance des États-Unis vis-à-vis de certaines composantes de l'appareil d'État pakistanais, Washington n'a rien dit du raid de dimanche aux autorités d'Islamabad, avant que le commando n'ait quitté leur espace aérien avec le corps de Ben
Laden.
« Nous étions évidemment inquiets de voir les Pakistanais faire décoller en urgence leurs avions (de combat) ou quoi que ce soit d'autre », a reconnu M. Brennan. « Ils n'avaient aucune idée de qui pouvait être là, les États-Unis ou quelqu'un d'autre. » « Heureusement, il n'y a pas eu d'affrontement avec les forces pakistanaises. Cette opération était destinée à minimiser les risques » d'un tel affrontement, selon M. Brennan.
Plus tôt, Obama avait néanmoins rendu hommage à l'aide du Pakistan et indiqué avoir appelé son homologue Asif Ali Zardari. Il s'agit d'un moment « historique » pour les deux pays, a-t-il dit. La « coopération » du Pakistan aux efforts américains contre el-Qaëda a aidé les États-Unis à localiser Oussama Ben Laden, a également affirmé la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. « Cette opération a été menée par les forces américaines en vertu de leur politique annoncée selon laquelle Oussama Ben Laden serait éliminé au cours d'une opération menée directement par les forces américaines où qu'il se trouve dans le monde », a, de son côté, indiqué dans un communiqué le ministère pakistanais des Affaires étrangères, sans confirmer ouvertement que le Pakistan n'avait pas été prévenu de l'opération.
L'annonce de la mort de l'homme le plus recherché au monde a provoqué une vague de joie aux États-Unis, où des milliers de personnes se sont spontanément rassemblées en pleine nuit dans les grandes villes du pays, notamment sur les lieux des attentats du 11-Septembre et devant la Maison-Blanche (voir par ailleurs).
« Nous espérons enterrer le reste d'el-Qaëda avec Ben Laden », a déclaré, en soirée, John Brennan. La mort de Ben Laden « constitue un instant décisif dans la guerre contre el-Qaëda, la guerre contre le terrorisme », a-t-il ajouté, tout en prévenant qu'el-Qaëda restait dangereux, le comparant à « un tigre blessé à mort qui vit encore ». Les avertissements sur de possibles représailles se sont d'ailleurs multipliés et plusieurs pays ont renforcé leurs mesures de sécurité (voir par ailleurs).
Le prédécesseur d'Obama, George W. Bush, qui avait traqué Ben Laden en vain pendant près de sept ans et demi, a salué une « réussite capitale ».
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