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Moyen Orient et Monde

« Justice est faite », dit Obama après la mort de Ben Laden

Le chef d'el-Qaëda a été tué par un commando non loin d'Islamabad. Une opération montée sans l'aide du Pakistan, soupçonné, depuis longtemps, de double jeu.

« La mort de Ben Laden constitue la réussite la plus importante jusqu’ici dans les opérations de notre pays pour vaincre el-Qaëda », a dit Barack Obama lors de son allocution à la Maison-Blanche. Jason Reed/Reuters

« Ce soir, je suis en mesure d'annoncer aux Américains et au monde que les États-Unis ont mené une opération au cours de laquelle a été tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d'el-Qaëda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d'innocents », a déclaré, dimanche soir, le président Barack Obama lors d'une allocution solennelle à la Maison-Blanche. Selon le président américain, l'homme le plus recherché au monde a été tué à Abbottabad, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale pakistanaise Islamabad, dans un complexe où il se cachait. À l'approche du 10e anniversaire des pires attentats de l'histoire américaine, « justice est faite », a affirmé M. Obama. « Je pense que nous pouvons tous être d'accord pour dire que c'est un grand jour pour l'Amérique », s'est encore félicité le président lundi en milieu de journée.
Ben Laden, né en 1957 à une date non précisée, a été tué d'une balle dans la tête par des membres des forces spéciales de la marine américaine, les Navy Seals. Le commando était prêt à le capturer vivant s'il avait accepté de se rendre, a assuré un responsable américain. L'identité d'Oussama Ben Laden a été confirmée par une analyse ADN du corps, selon un responsable américain. La dépouille de Ben Laden a été jetée en mer depuis un porte-avions américain croisant au large des côtes pakistanaises, selon un responsable américain (voir par ailleurs).
Aucun Américain n'a été blessé dans l'opération de dimanche, qui a été le résultat d'un « travail de fourmi » des services de renseignements, a indiqué M. Obama. Des responsables américains ont révélé que l'opération avait fait cinq morts, dont Ben Laden. Selon le principal conseiller du président pour l'antiterrorisme, John Brennan, Ben Laden a utilisé pour se protéger une femme, apparemment son épouse, comme « bouclier humain ».
M. Brennan a été interrogé sur la façon dont Ben Laden, traqué depuis les années 1990 et dont la tête avait été mise à prix pour 25 millions de dollars après les attentats du 11-Septembre, avait pu trouver refuge à Abbottabad, une ville proche de la capitale pakistanaise Islamabad et prisée par des responsables de l'armée. « Je pense qu'il est inconcevable que Ben Laden n'ait pas bénéficié d'un système de soutien dans le pays qui lui a permis de rester là pendant longtemps. Je ne vais pas me lancer dans des spéculations sur le genre de soutien officiel dont il aurait pu bénéficier à l'intérieur du Pakistan », a répondu le conseiller.
De hauts responsables américains accusent régulièrement l'appareil militaire et le renseignement pakistanais de jouer « double jeu » avec les islamistes. Signe évident de la méfiance des États-Unis vis-à-vis de certaines composantes de l'appareil d'État pakistanais, Washington n'a rien dit du raid de dimanche aux autorités d'Islamabad, avant que le commando n'ait quitté leur espace aérien avec le corps de Ben
Laden.
« Nous étions évidemment inquiets de voir les Pakistanais faire décoller en urgence leurs avions (de combat) ou quoi que ce soit d'autre », a reconnu M. Brennan. « Ils n'avaient aucune idée de qui pouvait être là, les États-Unis ou quelqu'un d'autre. » « Heureusement, il n'y a pas eu d'affrontement avec les forces pakistanaises. Cette opération était destinée à minimiser les risques » d'un tel affrontement, selon M. Brennan.
Plus tôt, Obama avait néanmoins rendu hommage à l'aide du Pakistan et indiqué avoir appelé son homologue Asif Ali Zardari. Il s'agit d'un moment « historique » pour les deux pays, a-t-il dit. La « coopération » du Pakistan aux efforts américains contre el-Qaëda a aidé les États-Unis à localiser Oussama Ben Laden, a également affirmé la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. « Cette opération a été menée par les forces américaines en vertu de leur politique annoncée selon laquelle Oussama Ben Laden serait éliminé au cours d'une opération menée directement par les forces américaines où qu'il se trouve dans le monde », a, de son côté, indiqué dans un communiqué le ministère pakistanais des Affaires étrangères, sans confirmer ouvertement que le Pakistan n'avait pas été prévenu de l'opération.
L'annonce de la mort de l'homme le plus recherché au monde a provoqué une vague de joie aux États-Unis, où des milliers de personnes se sont spontanément rassemblées en pleine nuit dans les grandes villes du pays, notamment sur les lieux des attentats du 11-Septembre et devant la Maison-Blanche (voir par ailleurs).
« Nous espérons enterrer le reste d'el-Qaëda avec Ben Laden », a déclaré, en soirée, John Brennan. La mort de Ben Laden « constitue un instant décisif dans la guerre contre el-Qaëda, la guerre contre le terrorisme », a-t-il ajouté, tout en prévenant qu'el-Qaëda restait dangereux, le comparant à « un tigre blessé à mort qui vit encore ». Les avertissements sur de possibles représailles se sont d'ailleurs multipliés et plusieurs pays ont renforcé leurs mesures de sécurité (voir par ailleurs).
Le prédécesseur d'Obama, George W. Bush, qui avait traqué Ben Laden en vain pendant près de sept ans et demi, a salué une « réussite capitale ».
« Ce soir, je suis en mesure d'annoncer aux Américains et au monde que les États-Unis ont mené une opération au cours de laquelle a été tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d'el-Qaëda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d'innocents », a déclaré, dimanche soir, le président Barack Obama lors d'une allocution solennelle à la Maison-Blanche. Selon le président...

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