Rechercher
Rechercher

Liban

Dans la foulée de la Chine et de la Russie, le Liban s’oppose à la condamnation de la Syrie au Conseil de sécurité

Nawwaf Salam.

Sans surprises, le projet de déclaration commune du Conseil de sécurité pour condamner la répression sanglante menée par le régime syrien à l'encontre de son peuple s'est heurté à l'opposition ferme de la Russie, de la Chine... et du Liban, sur base des consignes données par Beyrouth à l'ambassadeur Nawwaf Salam.
Le Liban, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période de 2010 - 2011, et qui avait joué un rôle pionnier, à la demande de la Ligue arabe, dans la mise en place de la résolution 1973 sur la Libye, se trouvait en effet cette fois dans une position bien différente, et particulièrement délicate, compte tenu de la complexité de la situation interne du pays, surtout vis-à-vis du cas de figure syrien. Le ministre sortant des Affaires étrangères, Ali Chami, avait donné des instructions précises à l'ambassadeur Salam « de s'opposer » au projet de déclaration condamnant la répression en Syrie et parrainé par les Européens - à savoir le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal -, a ainsi affirmé à L'Orient-Le Jour une source diplomatique onusienne arabe.
« Si le Conseil de sécurité n'arrive pas à recueillir l'unanimité sur cette déclaration, il faudra s'attendre à une séance plénière ouverte dans la grande salle, où chaque pays exprimera sa position », avait confié cette même source avant la réunion.
Pourquoi donc cette situation de deux poids, deux mesures du Liban - par rapport au projet de résolution sur la Libye ? « S'il y a une décision de la Ligue arabe d'agir de la même manière que pour la Libye, le Liban le fera. Nous attendons de voir l'évolution de la situation », a noté cette même source.
Une autre source diplomatique avait précisé que la « Ligue arabe se réunira le 8 mai au Caire pour discuter notamment de l'évolution de la situation au Moyen-Orient, y compris la Syrie, et aussi pour élire un nouveau secrétaire général pour cette organisation ».

Nawwaf Salam
C'est donc de concert que les membres ont « condamné avec fermeté » le recours à la violence par les autorités syriennes, durant la séance plénière sous la présidence du représentant de la Colombie, Nestor Osorio, dont le pays assure la présidence du Conseil pour le mois d'avril - avec la participation de la Syrie.
Prenant la parole pour exprimer la position de son pays, l'ambassadeur Nawwaf Salam a commencé par rappeler « les liens qui unissent le Liban et la Syrie, et qui sont plus profonds que des relations de voisinage ou la proximité géographique ».
« L'accord de Taëf, qui a servi de base à la nouvelle Constitution du Liban, stipule que le « le Liban est arabe d'identité et d'appartenance, qu'il est lié par des relations fraternelles sincères avec tous les États arabes et entretient avec la Syrie des relations particulières qui tirent leur force du voisinage, de l'histoire et des intérêts fraternels communs. Sur cette base se fondent la coordination et la collaboration entre les deux États « . En réalité, la sécurité du Liban dépend de la sécurité de la Syrie, et la sécurité de la Syrie de celle du Liban. Ce qui porte atteinte au Liban nuit à la Syrie et réciproquement. L'histoire, proche ou lointaine, en témoigne », a indiqué M. Salam.
« Le président de la République, le général Michel Sleiman, a exprimé cela de la manière la plus sincère lorsqu'il a affirmé, concernant les développements en cours en Syrie : " Le Liban se tient aux côtés de la stabilité en Syrie et dans le monde arabe, et surtout en Syrie, parce que la sécurité des deux pays est liée, et nous le savons tous. Il se tient également aux côtés du directoire syrien dans les réformes adoptées, de la levée de l'état d'urgence à la loi sur les partis et les médias, et reconnaît la justesse des demandes en faveur de la réalisation de réformes, et non en vue de semer la discorde ou de susciter des dissensions confessionnelles." Aujourd'hui plus que jamais, le cœur et la raison des Libanais, tous les Libanais, sont aux côtés de la souveraineté de la Syrie, de l'unité de son territoire et de son peuple, et de la sécurité et la sûreté de ses fils », a-t-il noté.
« Nous savons plus que quiconque le rôle pivot que la Syrie a joué dans la région à travers les siècles. Nous exprimons nos regrets profonds face à la chute de victimes innocentes, présentons nos condoléances à leurs parents, et souhaitons à l'État et au peuple syriens que les réformes suscitent progrès et prospérité », a conclu Nawwaf Salam.
Sans surprises, le projet de déclaration commune du Conseil de sécurité pour condamner la répression sanglante menée par le régime syrien à l'encontre de son peuple s'est heurté à l'opposition ferme de la Russie, de la Chine... et du Liban, sur base des consignes données par Beyrouth à l'ambassadeur Nawwaf Salam. Le Liban, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut