Benoît XVI s'est résolu à adopter une ligne sévère et de collaboration avec la justice contre les prêtres coupables, ménageant moins un haut clergé qui parfois les protégeait. Mais le visage de l'Église est sali, comme le montrent les nombreux catholiques qui quittent les Églises belge, irlandaise ou allemande.
Benoît XVI, ce théologien allemand pétri de culture européenne, paraît obsédé par le refus des sociétés du continent de reconnaître la « beauté » du message chrétien. Au point qu'on lui reproche une moins grande attention aux autres continents.
D'autres défis complexes pèsent sur ce pontife de 84 ans. La progression du catholicisme en Afrique s'accompagne de problèmes : l'Évangile offre de dépasser les frontières ethniques, mais certains évêques ne suivent pas cette exigence. L'acculturation a connu des dérives, avec la création d'Églises autonomes. Les croyances traditionnelles se mélangent à la foi, le prêtre peut être tenté de favoriser et d'enrichir son clan. En Afrique et en Amérique latine, notamment au Brésil, les communautés évangéliques, chacune libre de professer sa foi, festives mais parfois exploitant financièrement la religiosité des pauvres, font concurrence à la vieille Église romaine, sa discipline et ses rites universels.
Le pape doit aussi gérer les relations difficiles avec l'islam sunnite et chiite. Relations chargées de soupçons de la part des autorités musulmanes, qui redoutent toujours une nouvelle « croisade ». La menace islamiste chasse du Moyen-Orient des communautés présentes depuis deux millénaires.
Enfin, grand défi pour Rome : l'immense Chine où l'Église reconnue par le pape peine à sortir de la clandestinité.
(Source : AFP)
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