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Moyen Orient et Monde - Nigeria

Jonathan renforce la sécurité pour éviter une nouvelle guerre civile

Les élections des gouverneurs, prévues le 26 avril, se dérouleront comme prévu, promet le président.
Dans un discours télévisé à la nation, le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré hier que les émeutes actuelles évoquaient les événements qui ont conduit à la guerre du Biafra de 1967. « Ces actes de désordre sont une triste réminiscence des événements qui ont plongé notre pays dans trente mois d'une regrettable guerre civile », a affirmé le président.
En 1967, la sécession et la proclamation d'une République du Biafra (Sud-Est) avait déclenché une guerre civile, jusqu'en janvier 1970, qui avait fait un à deux millions de morts, selon les estimations.
Des émeutes secouent depuis dimanche soir la moitié nord du pays à dominante musulmane, au lendemain de l'élection présidentielle qui a vu la victoire de Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud. Les autorités n'ont pas donné de bilan des victimes de ces jours de violences, par crainte d'aggraver la situation. De nombreux corps ont été brûlés ou jetés dans des puits, rendant le bilan difficile. L'ONG Civil Rights Congress a fait état de plus de 200 morts. La Croix-Rouge a fait état de plus de 410 blessés et de quelque 40 000 déplacés.
« Ces troubles sont plus que de simples protestations politiques. Ils ont clairement pour objectif de perturber les élections encore à venir. Ce n'est pas acceptable », a lancé le chef de l'État, annonçant le maintien, le 26 avril, des élections des gouverneurs et des assemblées des 36 États de la Fédération. « Mes chers compatriotes, trop c'est trop ! La démocratie est liée à l'État de droit », a poursuivi le président, avertissant que les forces de sécurité réagiraient « résolument » à tout nouveau désordre.
Hier matin, un calme précaire régnait dans la plupart des régions, en raison des couvre-feux et des patrouilles de militaires. Plus de mille personnes ont été arrêtées dans la seule ville de Kaduna (Nord) où un couvre-feu est en vigueur, selon Civil Rights.
Certains analystes estiment que les élections des gouverneurs, qui gèrent d'énormes budgets grâce aux revenus pétroliers, sont à haut risque, en raison de l'enjeu qu'elles représentent. Le Nord est depuis longtemps économiquement marginalisé par rapport au Sud, riche en pétrole, ce qui alimente les divisions.
Principal candidat de l'opposition à la présidentielle, le général Muhammadu Buhari, un musulman du Nord, est arrivé avec 31 % des voix derrière le président sortant, Goodluck Jonathan (57 %). Ancien chef d'une junte dans les années 1980, le général Buhari, 69 ans, conteste la victoire de son rival mais a dit vouloir s'en tenir aux recours légaux - une plainte a été déposée auprès de la commission électorale - et a appelé à la fin des violences. Interrogé mercredi par des journalistes pour savoir s'il aurait gagné l'élection sans irrégularités, il a cependant répondu : « Je pense que oui. » « Si vous examinez les résultats qui nous sont attribués, vous verrez qu'il s'agit quasiment des mêmes résultats qu'on nous avait attribués en 2003, ce qui signifie que les trucages étaient programmés, cette fois-ci par des moyens technologiques sophistiqués », a-t-il dit en référence au nouveau système informatisé. Il a aussi affirmé que dans la région pétrolifère du delta du Niger (Sud) et dans le Sud-Est, ses partisans n'avaient pas été autorisés à voter. Plusieurs États du Sud ont annoncé des résultats allant de 95 % à plus de 99 % des voix pour M. Jonathan.
(Source : AFP)
Dans un discours télévisé à la nation, le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré hier que les émeutes actuelles évoquaient les événements qui ont conduit à la guerre du Biafra de 1967. « Ces actes de désordre sont une triste réminiscence des événements qui ont plongé notre pays dans trente mois d'une regrettable guerre civile », a affirmé le président.En...

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