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Liban

Ban Ki-moon : Les milices actives au Liban menacent la stabilité de la région

« La prolifération des armes en dehors du contrôle de l'État, combinée à l'existence de milices lourdement armées, est de mauvais augure pour la paix intérieure et la prospérité du Liban. Préserver la stabilité du Liban et assurer la fin de l'impunité est essentiel, car les Libanais ont droit aux deux à la fois », note Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, dans son treizième rapport semestriel sur l'application de la résolution 1559 (2004) rendu public hier. Il fera l'objet d'un débat au Conseil de sécurité le 6 mai prochain
Dans ce nouveau rapport de onze pages préparé par Terjé Roed-Larsen, son représentant spécial pour l'application de la résolution 1559, Ban Ki-moon souligne qu'en raison de la crise politique et de la paralysie institutionnelle, « il n'y a eu aucun progrès vers la mise en œuvre des dispositions restantes de la résolution 1559. Au cours de la période considérée, la situation au Liban s'est détériorée », déplore-t-il, rappelant que compte tenu de la structure confessionnelle du Liban, « la recherche d'un consensus est essentielle pour maintenir la stabilité intérieure. Il est donc impératif que l'esprit d'entente, le respect des principes de la coexistence et la sécurité règnent sans intimidation aucune. Les dirigeants politiques libanais doivent se concentrer sur le renforcement de la souveraineté et l'indépendance de leur pays et ses institutions, un processus qui doit aboutir au désarmement complet de toutes les milices au Liban », écrit le locataire du Palais de Verre.
Ban Ki-moon note aussi qu'il a « à maintes reprises mis en garde contre l'existence de milices hors du contrôle du gouvernement, ce qui est une anomalie fondamentale, contraire aux aspirations démocratiques du peuple libanais ; une menace à la paix intérieure. Les groupes armés défiant l'autorité de l'État sont incompatibles avec le renforcement de la souveraineté et de l'indépendance politique, avec la protection d'un système pluraliste unique au Liban et les droits des citoyens libanais », martèle-t-il, condamnant l'utilisation d'armes illégales « partout au Liban. Plus important encore, l'existence et l'activité de milices libanaises et non libanaises continuent à constituer une menace pour la sécurité du pays et de la région », ajoute-t-il.
Ban Ki-moon a ensuite clairement évoqué les armes du Hezbollah, de nouveau au cœur du débat et « avec une connotation confessionnelle » après l'effondrement du gouvernement d'union nationale en janvier dernier. « L'arsenal du Hezbollah crée un climat d'intimidation et pose un défi majeur pour la sécurité des civils libanais et pour le monopole du gouvernement sur l'utilisation légitime de la force. J'appelle les dirigeants du Hezbollah à parvenir sans délai à la transformation du groupe en un parti politique uniquement libanais et à désarmer, conformément aux dispositions de l'accord de Taëf et la résolution 1559 », demande-t-il sans ambages, lançant un appel parallèle aux États de la région pour qu'ils soutiennent cette transformation et y contribuent.
Par ailleurs, Ban Ki-moon invite de nouveau les responsables libanais à reprendre le dialogue national sous l'égide du président Sleiman, notamment « pour l'adoption d'une stratégie de défense qui portera sur les groupes armés en dehors du contrôle de l'État et leur désarmement ». Le patron des Nations unies s'attend aussi à ce que le prochain gouvernement adhère à toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU relatives au Liban - il « salue » au passage les déclarations « positives » du PM désigné Nagib Mikati en ce sens et a « hâte » que le prochain cabinet traduise cet engagement en actions tangible, notamment en ce qui concerne les armes palestiniennes hors des camps, celles du FPLP-CG et de Fateh-intifada en particulier. Il renouvelle ainsi son appel au gouvernement syrien d'intervenir à ce niveau.
Ban Ki-moon en profite pour déplorer l'absence de nouvelles discussions entre Beyrouth et Damas au sujet de la délimitation de leur frontière commune malgré les engagements pris par les deux pays en 2008 et les « exhorte » à avancer sur cette question « sans plus tarder ».
Évoquant en outre une nécessaire amélioration, « encore », de la situation dans les camps palestiniens, le dirigeant onusien s'arrête sur les récents incidents sécuritaires. « Bien que les forces de sécurité libanaises soient attentives pour éviter d'attiser les tensions sectaires en ne prenant pas partie, ils ont le devoir de faire respecter la loi libanaise et protéger la population civile contre ce fléau. Dans ce contexte, un soutien accru pour les forces armées libanaises demeure critique. Grâce aux bailleurs de fonds internationaux, ils ont continué d'agir avec détermination et leurs capacités ont été progressivement renforcées », relève-t-il, condamnant tout aussi fermement la poursuite des violations israéliennes de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban.
« La prolifération des armes en dehors du contrôle de l'État, combinée à l'existence de milices lourdement armées, est de mauvais augure pour la paix intérieure et la prospérité du Liban. Préserver la stabilité du Liban et assurer la fin de l'impunité est essentiel, car les Libanais ont droit aux deux à la fois », note Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, dans son...
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