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Économie - Finance

La BCE relève son taux directeur à 1,25 %

Le président de l’institution monétaire, Jean-Claude Trichet, a répété que le mandat premier de la BCE est de maintenir l’inflation à un niveau proche mais inférieur à 2 % à moyen terme. Photo AFP/ Daniel Roland

La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu, relevé hier son principal taux directeur à 1,25 % pour juguler les pressions inflationnistes naissantes en zone euro, une hausse qui sera suivie d'autres, prédisent les économistes. « Nous n'avons pas décidé que cette hausse serait la première d'une série », a déclaré le président de l'institution monétaire, Jean-Claude Trichet, lors d'une conférence de presse après la réunion du conseil des gouverneurs sur les taux à Francfort, son siège.
Néanmoins, « la hausse de 25 points de base d'aujourd'hui est probablement le début » d'un mouvement à la hausse, interprète, comme tous ses confères, Holger Schmieding, économiste chez Berenberg. Le vocable employé par M. Trichet le laisse en tout cas fortement penser, note Jörg Krämer, de Commerzbank : le président de la BCE a déclaré que « les taux étaient historiquement bas et la politique monétaire très accommodante » et qu'« en outre, les risques d'inflation sont en hausse ». M. Trichet a aussi répété que le mandat premier de la BCE était de maintenir l'inflation à un niveau proche mais inférieur à 2 % à moyen terme.
Or, en mars, les prix ont augmenté de 2,6 % en moyenne dans les 17 pays de la zone euro, dépassant pour la quatrième fois consécutive cet objectif. Cet échauffement est lié avant tout aux prix de l'énergie et des biens alimentaires, qui, selon les économistes, devraient retrouver des cours plus normaux d'ici à la fin de l'année. Mais la BCE craint, elle, qu'il ne se répercute sur le niveau des salaires et le reste des prix, créant une spirale incontrôlable. « Nous ne tolérerons pas d'effets de second tour, qui signifieraient une inflation plus élevée, des taux d'intérêt plus élevés, un environnement dégradé pour la confiance, la croissance et le marché du travail », a affirmé M. Trichet.
C'est la première fois que la BCE augmente ses taux depuis juillet 2008. Elle avait dû faire machine arrière deux mois plus tard en raison de la faillite de Lehman Brothers et de ses répercussions sur la finance et l'économie mondiales.
Après plusieurs baisses successives, le taux directeur était fixé à 1 % depuis mai 2009, son niveau historiquement le plus bas dont la BCE a jugé qu'il n'était plus approprié, alors que la croissance économique est repartie. La plupart des économistes attendent deux hausses supplémentaires au cours de l'année : l'une au troisième trimestre et l'autre en décembre, ce qui portera le taux directeur à 1,75 %. « En cela, la BCE devrait se montrer moins agressive que par le passé », estime Jörg Krämer, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir un taux proche de zéro pour soutenir l'activité et que la Banque d'Angleterre (BoE) a aussi choisi le statu quo jeudi en gardant son taux à 0,5 %.
Néanmoins, cette hausse, même légère, du loyer de l'argent va sans doute accroître les « problèmes de la Grèce, l'Irlande, le Portugal et même l'Espagne », souligne Howard Archer, de IHS Global Insight. « Même si la BCE n'aime pas ça : la relance du cycle de normalisation (de sa politique monétaire) va accroître, pas diminuer les divergences au sein de la zone euro », entre les pays qui se portent bien et ceux qui croulent sous leurs dettes, renchérit Carsten Brzeski d'ING. M. Trichet s'est défendu d'« abandonner » ces pays. « Je crois que c'est exactement le contraire », a-t-il dit hier, soulignant qu'il était « dans l'intérêt de tous » de contenir l'inflation.
(Source : AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu, relevé hier son principal taux directeur à 1,25 % pour juguler les pressions inflationnistes naissantes en zone euro, une hausse qui sera suivie d'autres, prédisent les économistes. « Nous n'avons pas décidé que cette hausse serait la première d'une série », a déclaré le président de l'institution monétaire,...

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