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Économie - Indicateur

Record historique du déficit commercial de la France en février

Déjà jugé préoccupant par le gouvernement, qui multiplie sans grand succès les plans d'aide aux exportations, le déficit commercial de la France a battu un record historique en février en raison notamment, mais pas uniquement, de l'envolée du prix du pétrole.

« Les chiffres sont mauvais », a reconnu le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche.

Le déficit commercial de la France en février s'est creusé pour le quatrième mois consécutif à 6,55 milliards d'euros, un niveau jamais atteint auparavant, après 6,12 milliards en janvier, ont annoncé hier les Douanes. « Les chiffres sont mauvais », a reconnu le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche. Le précédent record, à 6,35 milliards, datait d'octobre 2008.
Du coup, le déficit cumulé des douze derniers mois plonge à 57,11 milliards d'euros alors qu'il s'était déjà creusé à 51,12 milliards sur l'ensemble de 2010. « Le déficit de notre solde commercial n'est pas une fatalité », avait pourtant assuré en février le Premier ministre, François Fillon. « La baisse régulière du nombre d'entreprises exportatrices », passées de 107 000 en 2000 à 91 000 en 2010, alors que l'Allemagne en compte 400 000, « doit nous interpeller », avait-il déclaré.
Selon les Douanes, « les importations manufacturières continuent de progresser, du fait, notamment, d'une vive hausse des biens intermédiaires (chimie et métaux) », tandis que « la hausse des exportations est plus modérée ». Les importations ont atteint en février 41,27 milliards d'euros contre 40,47 le mois précédent. Les exportations se sont élevées à 34,72 milliards contre 34,34 en janvier. « Dans ce tableau sombre, la bonne nouvelle c'est que les exportations repartent », a affirmé Pierre Lellouche à l'AFP, estimant que « la machine industrielle française toute entière » devait « se tourner vers la conquête de parts de marché », ce qui prendra du temps.
Le secrétaire d'État a toutefois rappelé que la France avait « subi de plein fouet », en ce début d'année, « un surcoût énergétique considérable ». « La forte hausse des importations s'explique en partie par la hausse des cours du pétrole », souligne en effet Juliette Hubert, du cabinet Asterès. Les importations de pétrole brut s'accroissent encore de 250 millions d'euros après une hausse de 650 millions en janvier.
En outre, ajoute Alberto Balboni (Xerfi), l'ensemble des matières premières « est actuellement concerné par une envolée des cours » : les importations de produits chimiques de base, utilisés notamment dans l'industrie pharmaceutique, et de métaux ont progressé de 500 millions d'euros en un mois. Ce renchérissement « pèse sur les comptes des entreprises industrielles et sur leur compétitivité-prix à l'international », estime-t-il. Cela se traduit dans les performances de l'industrie française. « Si l'on considère les échanges de la France en faisant abstraction des hydrocarbures, ceux-ci restent déficitaires de 1,35 milliard d'euros », explique Juliette Hubert, notant qu'il « s'agit là encore d'un déficit historiquement fort ».
L'industrie française, dont les exportations ne progressent que très légèrement, a donc également contribué à la dégradation de la balance commerciale. Et l'appréciation de l'euro par rapport au dollar risque d'handicaper les exportations vers les autres continents. Le repli des exportations aéronautiques, qui s'accentue, vient noircir le tableau, d'autant que les ventes d'Airbus restent, comme en janvier, en deçà des niveaux exceptionnels de la fin 2010. « Nous avons là une preuve d'une certaine aérodépendance de la France : l'aérospatial représente plus de 10 % des exportations françaises et tout ralentissement de ses performances a un effet très significatif », analyse Alberto Balboni.
(Source : AFP)
Le déficit commercial de la France en février s'est creusé pour le quatrième mois consécutif à 6,55 milliards d'euros, un niveau jamais atteint auparavant, après 6,12 milliards en janvier, ont annoncé hier les Douanes. « Les chiffres sont mauvais », a reconnu le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche. Le précédent record, à 6,35 milliards, datait...

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