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Économie - Dette

Le Portugal cherche à éviter la rupture financière

Même au prix fort, le Portugal cherche par tous les moyens à éviter une rupture de financement afin d'assurer le fonctionnement de l'État, des banques et des entreprises publiques jusqu'à la mise en place fin juin d'un nouveau gouvernement en mesure de négocier une aide extérieure.
Hier, le Portugal a réussi à lever plus d'un milliard d'euros de dette à court terme mais à des taux record (5,902 % sur les bons à 12 mois).
D'après certains analystes et journaux économiques, l'achat de titres de dette était convenu d'avance avec plusieurs institutions publiques, les investisseurs habituels étant, selon David Schnautz de la Commerzbank, « certainement hors jeu pour longtemps ». L'émission d'hier intervient sur fond d'inquiétudes des marchés sur la solvabilité du pays, accentuées par l'incertitude politique après la démission le 23 mars du Premier ministre José Socrates à la suite du rejet de son nouveau programme d'austérité au Parlement.
La pression s'est encore accrue après les dégradations successives de la note souveraine du Portugal et de celles des banques par les principales agences de notation.
Ne parvenant plus à se financer sur le marché interbancaire depuis la crise grecque du printemps dernier, les institutions financières sont devenues totalement dépendantes de la Banque centrale européenne (BCE).
Les banques « ont atteint une limite auprès de la BCE », explique Antonio de Sousa, président de l'Association portugaise des banques (APB), justifiant ainsi la décision des banques portugaises, annoncée mardi, de ne plus acheter de dette publique. « Elles ne sont plus en mesure de prêter davantage d'argent à l'État », estime-t-il.
En conséquence, plusieurs entreprises publiques risquent d'être également privées de financement à court terme. Après le métro de Porto, l'entreprise lisboète de transport fluvial Transtejo a fait savoir hier que « le paiement des salaires n'est assuré que jusqu'à la fin du premier semestre ».
Ces derniers jours, les principaux banquiers portugais ont appelé le gouvernement à solliciter une « aide d'urgence » pour « faire face aux besoins les plus immédiats ». Les présidents des banques BCP et BES ont ainsi plaidé pour un « emprunt intercalaire » auprès de l'Union européenne de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros.
Le gouvernement comme la Commission ont démenti hier toute négociation en vue d'une telle aide qui, dans tous les cas, ne pourrait être accordée qu'en échange d'un programme d'ajustement budgétaire.
Le FESF, un Fonds de soutien qui peut lever de l'argent sur les marchés grâce à des garanties apportées par les pays de la zone euro, est le seul moyen d'aider le Portugal, a insisté un porte-parole du ministère allemand des Finances, coupant ainsi court aux rumeurs sur une éventuelle aide exceptionnelle qui permettrait au Portugal de tenir jusqu'à l'entrée en fonction du prochain gouvernement, issu des législatives anticipées du 5 juin.
Pour l'instant, le gouvernement démissionnaire, chargé des « affaires courantes », a exclu tout recours à une aide extérieure.
L'État portugais est « en mesure d'assurer ses engagements financiers », a affirmé hier le ministère des Finances, alors que les marchés s'inquiètent d'une éventuelle rupture de financement avant d'importantes échéances de dette prévues d'ici mi-juin. Le Portugal doit rembourser 4,252 milliards d'euros le 15 avril et 4,899 milliards le 15 juin.
« Le temps presse », estime Bucco Tullia, analyste à la banque italienne Unicredit. « Même si, en principe, le Portugal pourrait être capable d'attendre les élections avant d'appeler à l'aide, je reste sceptique et j'attends la réunion des ministres européens des Finances », qui s'ouvre vendredi à Budapest, a-t-elle déclaré à l'AFP. « Les dirigeants de l'UE veulent comprendre ce qui se passe réellement. Et nous aussi ! » souligne-t-elle.
(Source : AFP)
Même au prix fort, le Portugal cherche par tous les moyens à éviter une rupture de financement afin d'assurer le fonctionnement de l'État, des banques et des entreprises publiques jusqu'à la mise en place fin juin d'un nouveau gouvernement en mesure de négocier une aide extérieure.Hier, le Portugal a réussi à lever plus d'un milliard d'euros de dette à court terme mais à des...

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