Prévention de la violence domestique dans les camps palestiniens : un objectif commun à l’Italie et au Liban

Ce mardi 5 avril, la grande salle du palais de l'Unesco accueillait la cérémonie de remise de diplômes récompensant dix femmes palestiniennes et libanaises qui ont bénéficié de cours de formation de théâtre centrés sur la violence domestique. L'événement a été l'occasion pour les ONG locales de témoigner de leur dynamisme et pour le gouvernement italien de réaffirmer son engagement envers la cause palestinienne au Liban.
En présence de représentants du Bureau de la coopération au développement de l'ambassade d'Italie au Liban et de représentants de la société civile palestinienne et libanaise, la cérémonie a illustré la collaboration entre les deux pays dans un domaine aussi délicat que la prévention de la violence domestique dans les camps palestiniens.
En amont, la communication entre les différentes organisations a particulièrement bien fonctionné, puisqu'à 10h, avant même le début de la manifestation, le public était présent. La population concernée, en majorité des femmes, s'était déplacée en masse pour assister à l'événement. Au programme de cette matinée, allocutions, pièce de théâtre et démonstration de dabké, le but étant de sensibiliser le public. Les spectacles sociaux et interactifs se voulaient avant tout « éveilleurs de conscience ». Les acteurs ont ainsi donné de la voix pour faire entendre leur message : « La violence est partout, dans la banalité du quotidien. Et c'est cette violence invisible qu'il s'agit d'endiguer en premier lieu. »
Mme Sheba Morabito, épouse de l'ambassadeur d'Italie au Liban, et Mme Leila el-Ali, directrice exécutive de l'association Najdeh, se sont également exprimées devant la salle presque comble.
« La présentation a montré, exactement, ce que le groupe s'est attaché à faire ces deux dernières années », a constaté Mme Morabito.

Plusieurs voix, un projet unique
Rappelons que cette initiative s'inscrit dans un projet plus ambitieux de deux ans sur la « Prévention de la violence contre les femmes dans les camps des réfugiés palestiniens ». Le projet, financé par le gouvernement italien, dispose d'un appui global assuré par les ministères des deux pays, les organisations de la société civile palestiniennes et libanaises, et les agences des Nations unies. Cette collaboration est particulièrement active puisque depuis 2006 plus de 17 millions d'euros ont été alloués pour l'amélioration des conditions de vie dans les camps palestiniens, permettant la mise en place de différents travaux.
Si les objectifs principaux consistent à attirer l'attention sur cette situation dans les camps et à accroître les compétences du personnel qui traite ce problème, il s'agit également de contribuer à la pacification des relations entre les communautés libanaises et palestiniennes en renforçant leur interaction. Et c'est dans cette perspective qu'a eu lieu la présentation au palais de l'Unesco, qui venait clore le projet de deux ans.
« Le projet est un succès ! » s'est félicitée Mme Morabito à la fin de la cérémonie. En effet, si les grands bouleversements ne sont pas encore perceptibles, il semblerait que le message fasse son chemin dans les camps palestiniens. « On a déjà pu constater certaines initiatives courageuses. La prise de conscience est le début des changements à venir », souligne ainsi une représentante italienne du Bureau de la coopération et du développement. Le projet a donc pris fin dans les délais prévus en atteignant le premier objectif.
Gageons toutefois que les répercussions iront bien au-delà...