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Économie - USA

Aux États-Unis, le bâtiment touche le fond malgré les efforts de l’État

Le doute règne sur la perspective que le secteur puisse se relever cette année de la crise.

Dans les grandes villes américaines, l’offre de maisons récentes à des prix inférieurs au coût de leur construction satisfait amplement la demande.Timothy A. Clary/AFP

La très mauvaise passe traversée par la construction de logements aux États-Unis fait douter de la perspective que le secteur du bâtiment puisse se relever cette année de la crise, malgré tous les efforts consentis par l'État.
Selon des chiffres publiés hier par le département du Commerce, les constructeurs immobiliers ont connu un mois de février extrêmement calme.
Le gouvernement a recensé l'équivalent de 479 000 mises en chantier de logements en rythme annuel, soit 22,5 % de moins qu'en janvier. C'est pratiquement le chiffre d'avril 2009 qui était le plus faible depuis 1959 selon les statistiques officielles qui ont commencé cette année-là à comptabiliser les mises en chantier, et probablement depuis les années 1940, selon les économistes.
Les permis de construire (517 000 en rythme annuel) sont à leur plus bas niveau jamais mesuré depuis le début de cette statistique en 1960.
Il n'y avait jamais eu aussi peu de construction de logements (407 400) depuis 1969 et vraisemblablement depuis l'après-guerre. En d'autres termes, il y a aujourd'hui un logement en construction pour environ 750 habitants, contre un pour 210 habitants au plus fort de la bulle spéculative dans l'immobilier, au printemps 2006.
La déprime du bâtiment est le premier sujet de préoccupation des observateurs de l'économie américaine.
« Au vingtième mois de la reprise économique, le secteur qui est normalement à l'avant-garde des récessions et des expansions n'a toujours pas redémarré », constate David Resler, de la maison de courtage japonaise Nomura.
D'après lui, les promoteurs immobiliers sont découragés par un marché immobilier qui « reste trop faible pour inciter à bâtir du neuf », avec des prix « toujours bas et comprimés par les saisies de biens » et des « coûts de la construction en hausse ».
Les États-Unis ont une offre immobilière abondante : sur leurs 130,2 millions de logements, quelque 14,5 % sont aujourd'hui vacants. Et le parc est relativement récent, puisque 8,9 millions de logements ont été construits en seulement cinq ans, de 2003 à 2007.
Pour un candidat à l'achat, il peut être intéressant de construire dans les régions qui sont restées à l'écart de la bulle, principalement rurales. Mais dans les grandes villes ou leur périphérie, sauf exceptions (dont Washington, San Diego ou New York), l'offre de maisons récentes à des prix inférieurs au coût de leur construction satisfait amplement la demande.
L'État n'a pas ménagé ses efforts depuis deux ans à coups de centaines de milliards de dollars, pour d'abord freiner la chute de la construction puis la faire redémarrer.
En mars 2009, deux mois après son entrée en fonctions, le président Barack Obama annonçait un plan pour le logement. Le crédit d'impôt pour l'achat d'un premier logement a été un succès, mais s'est arrêté en juin 2010. Le programme d'aide aux emprunteurs en difficulté, conçu pour empêcher des saisies, fut un échec.
Les États-Unis restent parmi les rares pays au monde où les ménages peuvent déduire de leurs impôts les intérêts des emprunts immobiliers. Cette subvention à la propriété, qui profite d'abord aux banques, a coûté à l'État fédéral 79 milliards de dollars en 2010.
Alors que les revenus des Américains moyens stagnent depuis une douzaine d'années et que la crise financière a fait chuter la demande de prêts immobiliers, financer l'achat d'un logement coûte toujours une fortune.
L'emprunt immobilier typique aux États-Unis se fait sur trente ans avec un taux d'intérêt à 4,88 %, contre 3,53 % en France où l'emprunt le plus répandu court sur vingt ans.
(Source : AFP)
La très mauvaise passe traversée par la construction de logements aux États-Unis fait douter de la perspective que le secteur du bâtiment puisse se relever cette année de la crise, malgré tous les efforts consentis par l'État.Selon des chiffres publiés hier par le département du Commerce, les constructeurs immobiliers ont connu un mois de février extrêmement calme.Le...

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