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Bahreïn: le gouvernement conspué, le roi se rend à Ryad

 

Une manifestation massive a envahi mardi le centre de Manama pour exiger la chute du gouvernement, en dépit des tentatives de conciliation du régime de ce petit Etat du Golfe dont le roi se rend mercredi chez son allié saoudien.
Au soir de cette journée de mobilisation, qui s'est terminée sans incident, l'opposition a réitéré son exigence d'une monarchie constitutionnelle dans cet archipel où règne la lignée sunnite des Al-Khalifa.
A Ryad, l'agence officielle saoudienne Spa a annoncé que le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa, était attendu mercredi (bien: mercredi) en Arabie saoudite, le jour même du retour dans son pays du roi saoudien, Abdallah.
Cette visite intervient alors que Bahreïn, à majorité chiite, est secoué depuis la mi-février par une révolte populaire qui a remis en cause le pouvoir de la dynastie sunnite au pouvoir depuis plus de 200 ans.
L'opposition demande l'instauration d'une monarchie constitutionnelle, et les plus déterminés des protestataires exigent même l'éviction des Al-Khalifa.
Le développement de cette crise est suivie avec inquiétude par l'Arabie voisine, dont les provinces orientales, riches en pétrole, et où vit une forte communauté chiite, sont reliées à l'archipel par un pont de 24 kilomètres.
Depuis le début des troubles, l'Arabie saoudite a apporté un soutien sans faille à son petit voisin et invité l'opposition à accepter l'offre de dialogue par le pouvoir à Manama, tout en rejetant toute ingérence étrangère à Bahreïn.
A Manama, une large avenue conduisant à la place de la Perle, épicentre de la contestation entamée le 14 février, s'est remplie de protestataires sur quelque trois kilomètres, à l'appel de l'opposition.
Une foule estimée par des journalistes de l'AFP à plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup de femmes, a marché derrière les portraits des sept victimes de la répression des manifestations la semaine dernière.
Aux chants de: "le peuple veut la chute du régime", le slogan emblématique de la révolte égyptienne, la marche a rejoint les centaines de protestataires qui campent depuis des jours sur la place de la Perle, rebaptisée place Tahrir (place de la Libération), comme celle du Caire.
La foule était encadrée par un service d'ordre de volontaires portant des gilets orange. Aucune présence des forces de sécurité n'était visible, mais un hélicoptère a survolé la marche.
"Non au dialogue! Non au dialogue!", scandait la foule, sourde aux promesses du prince héritier Salman Ben Hamad Al-Khalifa de procéder à des "réformes réelles". Lundi, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a cédé à l'une des revendications de l'opposition en ordonnant la libération de détenus chiites.
Les Etats-Unis, qui ont fait du petit royaume un élément important de leur dispositif militaire dans le Golfe, ont appelé les autorités à la retenue après la répression sanglante de la semaine dernière.
En visite dans la région, le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a estimé que les troubles à Bahreïn étaient plus dus à des raisons internes qu'à des manoeuvres de l'Iran, bête noire des Etat-Unis au Moyen-Orient.
L'opposition avait assuré être capable de mobiliser 100.000 personnes pour faire entendre ses revendications. Dans un communiqué, les sept mouvements de l'opposition, dont le puissant Wefaq chiite, ont renouvelé mardi soir leur exigence d'une "véritable monarchie constitutionnelle".
Sur la place de la Perle, les protestataires affichaient leur détermination à en finir avec la monarchie bahreïnie, de la même manière que les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte ont pu faire chuter des régimes autoritaires.

 
Une manifestation massive a envahi mardi le centre de Manama pour exiger la chute du gouvernement, en dépit des tentatives de conciliation du régime de ce petit Etat du Golfe dont le roi se rend mercredi chez son allié saoudien.Au soir de cette journée de mobilisation, qui s'est terminée sans incident, l'opposition a réitéré son exigence d'une monarchie constitutionnelle dans cet...