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Moyen Orient et Monde - Défense

Canal de Suez : informations contradictoires sur les navires de guerre iraniens

Téhéran cherche toujours à obtenir l'autorisation nécessaire « dès que possible » pour le passage de la frégate Alvand et le bâtiment de soutien Kharg.

L’Alvand est armé de torpilles et de missiles antinavires. Photo AFP

L'Égypte a assuré hier ne pas avoir interdit le passage par le canal de Suez à deux navires de guerre iraniens, mais des responsables de cet axe stratégique ont admis que ces bâtiments, vus comme une « provocation » par Israël, étaient bel et bien bloqués. Cet imbroglio survient à un moment où l'Égypte traverse une phase incertaine depuis la chute du président Hosni Moubarak, avec l'armée en charge du pays et un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes.
« Nous n'avons reçu aucune demande pour le passage de navires de guerre iraniens », a déclaré à l'AFP Ahmad al-Manakhly, chef des opérations de l'Autorité du canal de Suez, qui relie la mer Rouge à la Méditerranée, en disant ne pas savoir si des navires iraniens s'approchaient du canal. « Tout bâtiment militaire a besoin d'une autorisation du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères. Nous n'avons pas vu de telles autorisations. J'ai besoin de les avoir en main avant toute permission de passer », a-t-il ajouté.
Mais sous le couvert de l'anonymat, un responsable du canal a affirmé que les navires iraniens se trouvaient sur la liste des bateaux censés passer vers la Méditerranée, avant que cela ne soit annulé. « Ils avaient la permission, mais l'agent maritime (...) a dit hier (mercredi) que les navires annulaient. Il a dit qu'ils étaient près de Djeddah, et une nouvelle date n'a pas été fixée », a-t-il déclaré.
Un agent maritime, qui a aussi requis l'anonymat, a affirmé qu'une requête avait été soumise au gouvernement égyptien, mais que des responsables l'avaient rejetée. Les agents maritimes au canal sont chargés de payer le tarif de passage pour les navires. « Le gouvernement et les services de renseignements se sont impliqués. Ils ont dit non », a affirmé l'un d'entre eux.
Un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères a nié que les navires de guerre aient besoin d'une permission spéciale de son ministère ou de celui de la Défense. Mais un diplomate iranien a affirmé à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, qu'une requête avait été soumise aux Affaires étrangères, mais que « le problème semble être administratif à cause de la situation actuelle en Égypte ». Téhéran cherche toujours à obtenir l'autorisation nécessaire dès que possible, a-t-il ajouté, en laissant entendre que la fermeture actuelle des banques égyptiennes posait problème pour le paiement des droits de passage.
Des responsables iraniens « sont en contact » avec les autorités égyptiennes, a annoncé hier la chaîne de télévision iranienne Press-TV, citant un responsable de la marine. Selon la chaîne anglophone, ce responsable non identifié a confirmé qu' « il n'y avait aucun problème à ce passage ».
Ce serait la première fois depuis 1979 que des bâtiments de guerre iraniens traversent le canal de Suez.
L'agence officielle iranienne Fars, citant des commandants de la marine, a indiqué que les bâtiments en question étaient le Kharg, un navire de ravitaillement et de soutien de 33 000 tonnes, et l'Alvand, une frégate de patrouille, tous deux de construction britannique. Le Kharg a un équipage de 250 personnes et peut accueillir jusqu'à trois hélicoptères.
L'Alvand est armé de torpilles et de missiles antinavires.
L'Égypte a assuré hier ne pas avoir interdit le passage par le canal de Suez à deux navires de guerre iraniens, mais des responsables de cet axe stratégique ont admis que ces bâtiments, vus comme une « provocation » par Israël, étaient bel et bien bloqués. Cet imbroglio survient à un moment où l'Égypte traverse une phase incertaine depuis la chute du président Hosni...

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