Depuis vendredi, cinq Cambodgiens ont été tués et 45 blessés, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Hor Namhong, refusant de préciser s'il s'agissait de soldats ou de civils. La Thaïlande a, elle, annoncé deux morts, un soldat et un villageois. Les deux voisins s'affrontent autour d'une zone frontalière contestée qui abrite le temple de Preah Vihear, datant du XIe siècle. Ils se rejettent la responsabilité des incidents, les plus violents depuis des années, accusant l'autre d'« agression » et assurant n'avoir fait que défendre leur « souveraineté ».
Pour les analystes, les deux pays, qui partagent une frontière qui n'a pas été totalement délimitée, utilisent leurs différends territoriaux pour satisfaire leurs nationalistes respectifs. Mais la cause des affrontements, de la part de militaires décrits comme proches les uns des autres et plus calmes que les politiques, reste inconnue.
Dans cette guerre des mots, le Cambodge a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire cesser « l'agression » thaïlandaise et des Casques bleus pour maintenir une « zone tampon ». Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a, lui, fait part de sa « profonde inquiétude » et appelé les deux parties à « exercer une retenue maximum ». Tout comme la Chine, qui les a appelés à « empêcher la situation de s'aggraver ».
Le temple khmer, dont le classement au patrimoine mondial de l'Unesco en 2008 avait provoqué la colère des nationalistes thaïlandais, relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de justice de 1962. Mais les Thaïlandais contrôlent ses principaux accès et les deux parties revendiquent une zone de 4,6 km2 en contrebas de l'édifice qui n'a pas été délimitée.
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