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Moyen Orient et Monde - Référendum

La majorité écrasante pour l’indépendance du Sud-Soudan officiellement confirmée

Béchir « accepte » le choix des Sudistes.

L’ethnie Toposa célèbre les résultats officiels du référendum. Peter Martell/AFP

Les Sud-Soudanais ont voté à 98,83 % en faveur de la sécession, selon les résultats définitifs du référendum rendus publics hier, ouvrant ainsi la voie à la naissance d'un nouvel État en Afrique. Les résultats, affichés sur des écrans lors d'une cérémonie à Khartoum, montrent que sur les 3 837 406 votes valides, seulement 44 888, soit 1,17 %, étaient en faveur du maintien de l'unité avec le Nord. « Le référendum a été (...) transparent et nous n'avons pas d'objections à ces résultats », a déclaré le président de la commission référendaire, Mohammad Ibrahim Khalil. Cette annonce était une simple formalité puisque les résultats préliminaires complets publiés le 30 janvier avaient déjà indiqué que 98,83 % des Sud-Soudanais avaient voté pour l'indépendance.
Le référendum, qui s'est tenu du 9 au 15 janvier et dont la communauté internationale a salué la crédibilité, était un élément-clé de l'accord de paix qui avait mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile meurtrière entre le Nord, principalement musulman et arabe, et le Sud, principalement chrétien et noir.
À Juba, la capitale sudiste, des centaines de Sud-Soudanais, rassemblés près du mausolée de John Garang, leader historique de la rébellion sudiste décédé en 2005, ont accueilli dans la joie l'annonce des résultats, retransmise via un écran. « Nous sommes libres ! » a crié un étudiant, Simon Puoch, au milieu de Sud-Soudanais agitant des drapeaux, chantant et dansant. « Ils disaient qu'on n'y arriverait pas, que la violence éclaterait au Sud-Soudan. Mais nous dansons pour fêter » cette victoire « pacifique », a-t-il souligné. « Je vais faire la fête toute la nuit », a déclaré de son côté Akeen Santo, une autre étudiant qui s'est dit « très heureux ».
Dans la matinée, le président soudanais Omar el-Béchir avait dit « accepter » les résultats « bien connus » du référendum et « respecter le choix des Sud-Soudanais ». « Nous nous engageons à maintenir les liens entre le Nord et le Sud » et « à maintenir de bonnes relations fondées sur la coopération », a-t-il affirmé. De son côté, le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, a souligné que l'indépendance du Sud n'était « pas la fin de la route, parce que nous ne pouvons pas être ennemis ». « Nous devons construire des relations fortes », a-t-il ajouté. Il a promis de permettre la libre circulation des biens et personnes entre les deux pays, de coopérer sur la sécurité, de contribuer à faire annuler la dette étrangère du Soudan et à faire lever les sanctions économiques prises par les États-Unis contre Khartoum.
L'Union européenne a salué le référendum « historique » et s'est engagée à rechercher un partenariat de long terme avec le nouvel État. Les États-Unis se sont félicités quant à eux du référendum, pressant les deux parties de prendre les dispositions nécessaires pour sa mise en œuvre. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a en outre salué « la grande réussite » de processus.
Selon les termes de l'accord, la séparation effective est attendue le 9 juillet. Les responsables nordistes et sudistes ont désormais moins de six mois pour se mettre d'accord sur des dossiers sensibles, dont la délimitation des frontières, le partage des revenus du pétrole ou le statut de la région contestée d'Abyei. Sur le pétrole, 80 % des réserves pétrolières du pays sont dans le Sud mais la région doit utiliser l'oléoduc traversant le Nord pour l'exportation. Les deux parties doivent aussi s'accorder sur le statut des centaines de milliers de Sudistes vivant au Nord et des Nordistes installés au Sud. Dimanche, M. Béchir avait assuré que les Sud-Soudanais installés au Nord « seront protégés » et que « leurs biens ne seront pas confisqués ou leur vie menacée ».
À ces sujets sensibles s'ajoutent la démarcation de la frontière Nord-Sud, dont 20 % demeure contestée, et la question d'Abyei, enclave revendiquée par la tribu sudiste Dinka Ngok et par celle, nordiste, des Misseriya. Un référendum sur le rattachement d'Abyei au Nord ou au Sud était prévu le 9 janvier, mais il a été repoussé sine die. Des combats y ont fait jusqu'à 60 morts depuis janvier.
Les Sud-Soudanais ont voté à 98,83 % en faveur de la sécession, selon les résultats définitifs du référendum rendus publics hier, ouvrant ainsi la voie à la naissance d'un nouvel État en Afrique. Les résultats, affichés sur des écrans lors d'une cérémonie à Khartoum, montrent que sur les 3 837 406 votes valides, seulement 44 888, soit 1,17 %, étaient en faveur du...

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