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Égypte : dialogue entre islamistes et pouvoir, poursuite des manifestations

Le puissant mouvement des Frères musulmans, jusqu'ici bête noire du régime, a engagé dimanche un dialogue sans précédent avec le pouvoir en Égypte où des milliers de manifestants continuaient pour le 13e jour consécutif à réclamer le départ du président Hosni Moubarak.

C'est la première fois que le régime appelle la confrérie islamiste, officiellement interdite depuis 1954, au dialogue qui se tient au siège du Conseil des ministres au Caire./

Malgré les manifestations, la vie semblait doucement reprendre au Caire, où de nombreux commerces et banques ont rouvert, ainsi que des routes et des ponts. Automobilistes et piétons étaient de retour en nombre, et avec eux les embouteillages et les klaxons.
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a dit soutenir les discussions avec la confrérie islamiste, dans le cadre du dialogue initié par le vice-président Omar Souleimane avec toutes les forces politiques, attendant de juger sur pièces le résultat.
C'est la première fois que le régime appelle la confrérie islamiste, officiellement interdite depuis 1954, au dialogue qui se tient au siège du Conseil des ministres au Caire, selon l'agence officielle Mena.
Les discussions réunissaient également des représentants du parti Wafd (libéral), du Tagammou (gauche), des groupes de jeunes pro-démocratie ayant lancé le mouvement de contestation, ainsi que des figures politiques indépendantes et des hommes d'affaires, selon l'agence officielle.
Les Frères musulmans ont expliqué qu'ils participaient pour "protéger la révolution" et défendre les revendications du mouvement de contestation contre le président, après avoir refusé initialement tout dialogue avant le départ de M. Moubarak, qui a dirigé l'Égypte d'une main de fer pendant 29 ans.
"Nous allons (au dialogue) principalement pour discuter de la transition, de l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau Parlement qui représente le peuple", a déclaré un haut responsable du mouvement, Essam al-Aryane.
"Les manifestations sont un droit légitime, elles se poursuivront si les revendications des jeunes ne sont pas satisfaites", a-t-il affirmé.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit, la confrérie a annoncé avoir décidé d'"entamer un dialogue" avec le pouvoir "pour savoir à quel point ils étaient prêts à accepter les demandes du peuple".
L'annonce est survenue après la démission samedi du bureau exécutif du Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak. Hossam Badrawi, plus ouvert à des contacts avec l'opposition que les caciques du PND, a été nommé secrétaire général du parti et remplace également le fils de M. Moubarak, Gamal, longtemps considéré comme son dauphin, à la tête du comité politique du PND.
Les États-Unis ont salué cette démission comme une étape "positive" vers une transition démocratique, mais ont dit attendre "des gestes supplémentaires". Le président Barack Obama, dans des entretiens avec plusieurs dirigeants étrangers, a souligné la nécessité d'une "transition ordonnée, pacifique, qui commence maintenant", selon la Maison Blanche.
Entretemps, l'armée a renforcé sa présence sur la place Tahrir, emblème de la contestation contre le régime dans le centre du Caire, où des milliers de manifestants étaient rassemblés dans la journée.
Sur la place, où l'ambiance était calme, chrétiens et musulmans ont prié ensemble. Des prières ont été récitées par des évangélistes et un cheikh a récité la "prière des morts" en hommage aux "martyrs" tombés durant les violences.
"Une seule main, une seule main", répétaient les fidèles d'une seule voix.
Des dizaines de manifestants étaient toujours assis devant les chars de l'armée pour les empêcher de partir de Tahrir, où plusieurs centaines de manifestants ont passé une nouvelle nuit dans des tentes improvisées, malgré le couvre-feu nocturne.
Les barricades formées par les anti-Moubarak étaient toujours sur place, selon des journalistes de l'AFP.
L'annonce de la démission du bureau exécutif du PND avait été prise après une première réunion de M. Moubarak avec plusieurs de ses nouveaux ministres.
Cette réunion "est une preuve qu'il (M. Moubarak) s'accroche à sa position et veut montrer au peuple qu'il est toujours là", a estimé le chef du mouvement d'opposition Kefaya, Georges Ishaq, alors que la presse internationale faisait état de plusieurs scénarios pour assurer une sortie digne au président.
Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts entre policiers et manifestants durant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti-Moubarak le 2 février ont fait au moins 300 morts, selon un bilan non confirmé de l'ONU, et des milliers de blessés, selon des sources officielles et médicales.
Malgré les manifestations, la vie semblait doucement reprendre au Caire, où de nombreux commerces et banques ont rouvert, ainsi que des routes et des ponts. Automobilistes et piétons étaient de retour en nombre, et avec eux les embouteillages et les klaxons.La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a dit soutenir les discussions avec la confrérie islamiste, dans le...