« Ils (le Nord) ont le dinar, et je suis sûr qu'ils en ont encore dans leurs coffres », a ajouté M. Malok, également président de la Banque du Sud-Soudan.
La livre soudanaise a remplacé en 2007 le dinar, mais la nouvelle monnaie a dégringolé en raison des incertitudes politiques de ces derniers mois, d'une hausse des prix alimentaires et de la faiblesse des finances publiques. « Dès que le coup de sifflet sera donné pour l'indépendance du Sud, ils oublieront la livre, et les négociations sont en cours pour établir comment obtenir une compensation, ou comment ramener des livres jusqu'aux coffres de la Banque du Sud-Soudan », a-t-il dit.
Un référendum d'autodétermination a été organisé le mois dernier dans le cadre de l'accord de paix de 2005 qui a mis fin à plus de deux décennies de guerre civile, entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles du Sud. L'option indépendantiste a remporté une victoire écrasante, avec 99,57 % des voix, selon les résultats préliminaires annoncés dimanche. Cependant, la décision sur le futur de la monnaie soudanaise reste dans les mains des dirigeants du Sud et du Nord-Soudan, a souligné M. Malok.
« Il faudra choisir soit de continuer à utiliser les livres que nous avons actuellement, soit d'imprimer de nouveaux billets pour nous servir de monnaie locale », a-t-il indiqué. La question de la monnaie doit être réglée d'ici au 9 juillet, date prévue pour l'indépendance du Sud-Soudan, comme toutes celles opposant encore le Sud et le Nord du Soudan, dont la question des frontières, du partage des ressources pétrolières, de la citoyenneté et de l'avenir de la région frontalière d'Abyei.