Yémen: création d'un fonds pour l'emploi des diplômés, couverture sociale élargie

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, confronté à un mouvement de protestations, a annoncé lundi la création d'un fonds pour l'emploi des diplômés et l'extension de la couverture sociale à un demi-million de personnes dans ce pays pauvre.
Selon l'agence officielle Saba, le fonds proposé par le chef de l'Etat devrait permettre d'"embaucher cette année 25% des diplômés de l'université" confrontés au chômage, un fléau à l'origine de la révolte en Tunisie qui a conduit à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.
Aucune indication n'a été fournie sur l'enveloppe allouée à ce fonds.
Des organisations de la société civile ont appelé à une "Journée de la colère" jeudi dans tout le Yémen, où les manifestations réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, se multiplient depuis la mi-janvier, sur l'exemple de la Tunisie.
Face à ce mouvement, le président Saleh a aussi décidé d'exempter les étudiants du reliquat de leurs frais de scolarité dus pour cette année universitaire et chargé le Conseil supérieur des universités de réduire le montant de ces frais pour les prochaines années, selon Saba.
Le chef de l'Etat a également donné des directives pour "étendre les services de la sécurité sociale à 500.000 personnes supplémentaires parmi les familles nécessiteuses", toujours selon l'agence.
Les membres de la Chambre des députés et du Majlis Al-choura, ou conseil consultatif, ont été convoqués pour une réunion mercredi, à la veille de la "journée de la colère" pour débattre de questions nationales, a-t-on indiqué lundi de source officielle.
Une instance dirigeante du Congrès populaire général (CGP), le parti présidentiel, avait récemment appelé à une reprise du dialogue avec les partis de l'opposition parlementaire, actuellement dans l'impasse.
Le Yémen, l'un des pays les plus pauvres du monde arabe, est secoué par une vague de violences, en particulier au Sud, attribuée par les autorités aux sécessionnistes du Mouvement sudiste et aux islamistes d'Al-Qaïda.