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Liban : le Premier ministre désigné se défend d'être "l'homme du Hezbollah"

Le Premier ministre désigné au Liban Najib Mikati s'est défendu mardi dans une interview exclusive à l'AFP d'être "l'homme du Hezbollah", assurant que la question du tribunal de l'ONU dénigré par le parti chiite ne peut être réglée que par le dialogue.
"S'il vous plaît, et je m'adresse surtout à la communauté internationale, ne jugez pas à l'avance ma personne ou mon comportement", a affirmé ce milliardaire de 55 ans dans sa maison à Beyrouth, quelques heures après avoir été chargé de former un nouveau gouvernement.
Ce milliardaire, magnat des télécoms, est accusé par le camp du Premier ministre en exercice Saad Hariri d'avoir été imposé par le puissant parti chiite.
"Je le dis très franchement, cette nomination (...) ne m'engage pour le moment à aucune position politique prise par le Hezbollah, sauf à celle de la protection de la Résistance, a-t-il souligné.
M. Mikati a toutefois affirmé qu'il n'était pas gêné d'avoir été soutenu par le parti chiite, précisant qu'il aurait aussi bien souhaité avoir obtenu l'appui du camp Hariri.
"Je dis +merci au Hezbollah+. Je le respecte comme je respecte ceux qui n'ont pas proposé mon nom. Maintenant, je vais travailler dans l'intérêt de tous les Libanais", a-t-il souligné.
Concernant l'enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, M. Mikati a indiqué que cette question épineuse, qui a fait l'objet d'un bras de fer de plusieurs mois entre le Hezbollah et Saad Hariri, serait traitée à travers le dialogue.
"Arrêter le tribunal n'est plus aujourd'hui une décision libanaise", a-t-il dit. Mais, a-t-il indiqué, "la coopération du Liban avec le TSL est une autre affaire".
"Avant de tirer des conclusions hâtives, nous devons nous pencher de nouveau sur la question, l'étudier puis (...) la traiter à travers le dialogue", a précisé M. Mikati.
Le Hezbollah, qui accuse le TSL d'être instrumentalisé par Israël et les États-Unis, s'attend à être mis en cause dans l'acte d'accusation du tribunal et avait sans succès tenté d'obtenir de Saad Hariri de le désavouer.
Des observateurs craignent que M. Mikati, influencé par le Hezbollah, n'accepte notamment de suspendre le financement libanais du TSL et d'en retirer les juges libanais.
M. Mikati a affirmé qu'il entamerait jeudi deux jours de consultations avec les groupes parlementaires pour la formation du futur cabinet, espérant que le camp de Saad Hariri soutiendrait ses efforts.
"Je lui adresse aujourd'hui un message pour revoir sa position", a-t-il dit, en référence à la décision du Premier ministre en exercice de boycotter son cabinet. "Soyons à bord du même bateau, c'est dans l'intérêt du Liban".
Il a signalé qu'en cas de refus, il formerait probablement un gouvernement de technocrates.
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, dont le pays apporte une aide économique et militaire au Liban et considère le Hezbollah comme une organisation terroriste, a mis en garde mardi qu'un gouvernement "contrôlé" par le parti chiite aurait "clairement un impact" sur les liens bilatéraux.
M. Mikati a tenté de tranquilliser les États-Unis en affirmant que le Liban "ne peut qu'avoir de très bonnes relations" avec Washington.
"J'espère qu'ils continueront à soutenir le Liban. Ils connaissent mon passé", a-t-il dit.
Il a par ailleurs écarté une possible déstabilisation de la situation économique à cause de son arrivée au pouvoir.
"J'ai un background d'homme d'affaires et tout le monde des affaires sait que je suis un libéral", dit-il, insistant sur son "message d'apaisement" aux marchés.
Le Premier ministre désigné au Liban Najib Mikati s'est défendu mardi dans une interview exclusive à l'AFP d'être "l'homme du Hezbollah", assurant que la question du tribunal de l'ONU dénigré par le parti chiite ne peut être réglée que par le dialogue."S'il vous plaît, et je m'adresse surtout à la communauté internationale, ne jugez pas à l'avance ma personne ou mon comportement", a...