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Culture - Exposition

« Chairs creuses » et peinture émotionnelle chez Shawki Youssef

La violence, l'érotisme, la décomposition hantent les toiles de Shawki Youssef exposées, jusqu'à fin janvier, à la galerie Agial, sous l'intitulé « Hollow Flesh » (Chair creuse).

La décomposition à l’œuvre dans le corps humain...  (DR)

Cela fait vingt ans que Shawki Youssef prépare cette première exposition individuelle. Vingt ans que ce professeur à l'ALBA et à l'AUB affûte le tracé de son dessin, matière première de son art, à la veine expressionniste. Vingt ans que cet artiste s'exerce à la virtuose spontanéité du geste pictural, à son expression authentique, « émotionnelle », dit-il, dégagée de toute allégeance aussi bien esthétisante qu'intellectualisante.
C'est ainsi qu'entre violence de la touche et fulgurante délicatesse du dessin, cet artiste exigeant a fini par trouver son style. Une patte singulière marquée - cela est évident - par la double influence d'Egon Schiele et de Francis Bacon. La chair est creuse, mais sa présence est forte dans la peinture de Shawki Youssef qui, d'une certaine façon, met à nu l'intérieur de la carcasse humaine.
C'est ce qui se dégage du moins de la vingtaine de mixed-medias, en grands et petits formats, sur toile ou sur papier, que Shawki Youssef expose, pour la première fois en solo, à la galerie Agial*.
Autant dire que ses œuvres axées autour du corps ne font pas dans la dentelle. Car c'est un corps humain, représenté non dans sa régularité anatomique mais dans sa chair tuméfiée, son ossature disloquée, ses humeurs éparses, qu'aborde, comme matière à dissection... des émotions, Shawki Youssef. Un corps espace béant de tensions, de solitude, de finitude. Lieu de toutes les luttes, les déchirures, les souffrances, les désirs, les déchéances... Un corps d'une présence lourde qui vient contrarier cette tendance à l'immatérialité et à la virtualité induite par les nouvelles technologies que dénonce cet artiste attaché à la matière artistique: pigments, fer, encre, acrylique et fusain qu'il mélange dans ses œuvres. Une matière qu'il traite par succession de traits nerveux et d'« éclatements » de couleurs grises, ocres, verdâtres, brunes ou vermillon sur l'espace de sa toile. Et qui en se superposant forment, au final, des compositions d'un surprenant équilibre.
L'ensemble évoque tout un maelström de sentiments, de sensations, d'émois, de troubles, de saisissements d'une criante humanité. Mais, surtout, dans la lignée des « Vanités », les peintures de Shawki Youssef rappellent la fragilité de l'être humain.

* Rue Abdel-Aziz, Hamra. Tél. 01/345213.
Cela fait vingt ans que Shawki Youssef prépare cette première exposition individuelle. Vingt ans que ce professeur à l'ALBA et à l'AUB affûte le tracé de son dessin, matière première de son art, à la veine expressionniste. Vingt ans que cet artiste s'exerce à la virtuose spontanéité du geste pictural, à son expression authentique, « émotionnelle », dit-il, dégagée de toute...

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