Rechercher
Rechercher

Mode - Conférence

Petite histoire des tendances à Esmod

Kate Moss dans la mouvance dessous dessus.

Les 12 et 13 janvier, l'école de stylisme Esmod Beyrouth accueillait en collaboration avec la mission culturelle de l'ambassade de France Mme Catherine Join-Dieterle, conservateur général honoraire du musée Galliera et professeur à l'école du Louvre, chargée de la chaire de la mode depuis 2007. Mme Join-Dieterle a consacré aux étudiants d'Esmod deux conférences exceptionnelles, l'une sur le jeu entre masculin et féminin, et l'autre sur l'entrée de la lingerie dans la mode et la conquête du dessus par le dessous.
Tombée dans la mode par passion pour l'art, après avoir étudié les sciences politiques, Mme Join-Dieterle offrait un regard particulier sur l'évolution de la société à travers le vêtement. Sur la fusion du masculin et du féminin, elle indiquait que « depuis l'apparition de la mode au milieu du XIVe siècle, les créations féminines n'ont eu de cesse d'emprunter au vestiaire masculin bon nombre de ses particularités. Prémonitoire, ce mouvement semble connaître son apogée au XXe siècle aussi bien dans la rue que dans la haute couture, rapprochant si fortement les garde-robes que la mode semble parfois conçue pour un genre nouveau, l'androgyne. Quant à la mode masculine, si elle connaît des vagues de féminisation, notamment avec les dandys, celles-ci restent plus discrètes comparées à l'influence des modes masculines sur le vestiaire féminin ».
Sur le grand retour de la lingerie apparente, Catherine Join-Dieterle a précisé : « Liée à l'intime, la lingerie qu'on apercevait au décolleté des dames et des messieurs dès la Renaissance n'a eu les honneurs de la mode qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Conçue d'abord pour s'adapter aux dessus et pour créer la silhouette de chaque époque, ma lingerie a fini par subvertir le vestiaire féminin. Les stylistes ont choisi de jouer avec ces dessous pour en faire des dessus, de la robe combinaison sexy aux tournures et paniers dont la structure recouvre les robes, à l'heure où avec le phénomène des reality shows, disparaît la notion d'intimité. »
Deux lectures passionnantes où l'on apprendra aussi, pêle-mêle, que la mode du pantalon « Baggy » a été induite par les prisonniers américains. Ces derniers se voient privés de leurs ceintures, une fois entrés dans le monde carcéral. Ils ont donc le pantalon qui tombe, habitude qu'ils gardent une fois remis en liberté. Les emprunts et mutations abondent à travers l'histoire. Ainsi, Join-Dieterle rappelle qu'au XVe siècle, l'une des coquetteries de la mode masculine consistait à balafrer le vêtement pour simuler des estafilades, détail qui a été aussitôt récupéré par les femmes. On apprendra aussi que le « riding coat » manteau inventé au XVIIIe siècle pour le confort et la protection des cavaliers, a tout simplement évolué en « redingote » en envahissant le vestiaire féminin.
Les 12 et 13 janvier, l'école de stylisme Esmod Beyrouth accueillait en collaboration avec la mission culturelle de l'ambassade de France Mme Catherine Join-Dieterle, conservateur général honoraire du musée Galliera et professeur à l'école du Louvre, chargée de la chaire de la mode depuis 2007. Mme Join-Dieterle a consacré aux étudiants d'Esmod deux conférences...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut