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Liban

Geagea : L’initiative syro-saoudienne est un ensemble d’idées et d’intentions qui n’ont pas encore été développées

Le camp du 14 Mars est revenu hier à la charge pour dénoncer l'escalade menée par le Hezbollah et les méthodes auxquelles le parti chiite a recours pour contrer l'action du TSL en prévision de la parution prochaine de l'acte d'accusation.
Dans un entretien accordé à la télévision égyptienne Nile Life, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a réitéré ses critiques à l'encontre du Hezbollah, notamment en ce qui concerne son attitude à l'égard du Tribunal spécial pour le Liban (TSL).
Après avoir rappelé les circonstances dans lesquelles est né le TSL, M. Geagea a tenu à faire la distinction entre ce qu'il a appelé la phase de la suspicion et l'accusation à proprement parler, affirmant que l'acte d'accusation qui sera annoncé par le tribunal mettra en cause « des personnes bien définies ». Selon lui, la crise actuelle se résume comme suit : une partie des Libanais souhaitent que le TSL poursuive son travail jusqu'à la publication de l'acte d'accusation et une autre estime que le tribunal est israélo-américain et politisé, et exige par conséquent sa suspension dès à présent.
« En toute logique, nous n'avons constaté rien d'anormal jusque-là au niveau du tribunal, a déclaré sur ce plan le leader des FL. Ce qu'en disent les autres (le 8 Mars) ne repose que sur des rumeurs, d'où le problème auquel nous faisons face », a souligné M. Geagea, qui a rappelé que la position du 14 Mars est d'attendre la parution de l'acte d'accusation.
Le leader des FL déplore dans ce contexte que le citoyen libanais « a été pris en otage ». « C'est la raison pour laquelle les institutions constitutionnelles doivent poursuivre leur travail en occultant nos conflits politiques qui sont générés par l'acte d'accusation », a-t-il déclaré à ce propos.
M. Geagea a accusé le Hezbollah d'être l'instigateur de la paralysie du Conseil des ministres dont la réunion est désormais conditionnée par l'adoption d'une « mesure judiciaire censée réduire les prérogatives du TSL », estimant que cette manœuvre « est en réalité une mesure visant à assiéger le tribunal ». « Personne n'a le droit de poser des conditions au chef de l'État et au Premier ministre. On peut tout simplement émettre des souhaits », a-t-il dit, toujours à l'adresse du parti chiite.
Et d'ajouter : « Sur le plan du principe, on ne devrait pas tolérer que le citoyen soit laissé dans l'expectative, ni le pousser à se rendre sous la pression. La pire des choses est que le citoyen perde confiance dans sa société et son État. »
Évoquant la question des fuites parvenues à la presse, notamment dans l'affaire du TSL et le résultat des investigations portant sur les dessous de l'assassinat de Rafic Hariri, le leader des FL a estimé que « celui qui est essentiellement à l'origine de ces fuites c'est le Hezbollah lui-même, puisque l'enquête se faisait avec ses membres qui en divulguaient la teneur aux médias ». Dans une tentative de minimiser l'impact de ces fuites, M. Geagea a indiqué que le département d'État américain lui-même a connu des fuites rapportées par WikiLeaks. « Que serait-ce alors un tribunal qui emploie non moins de 100 enquêteurs, des dizaines de juges et une centaine de fonctionnaires ? » a-t-il relevé. « Les fuites peuvent effectivement avoir lieu. Peut-on dire pour autant qu'il s'agit d'un indice de la politisation du tribunal ? » s'est-il interrogé.
Après avoir souligné que c'est le camp du 14 Mars qui est le plus concerné par ce tribunal, « parce que l'ensemble des martyrs appartenaient à ce camp ». M. Geagea s'est demandé : « Qui accepterait de faire porter l'accusation à quelqu'un d'autre et de compromettre ainsi la vérité pour des intérêts politiques. » « Nous n'accepterons jamais que cela se produise », a-t-il insisté.
Mettant en garde contre tout recours à la violence, le leader des FL a indiqué qu'à la différence du 7 mai 2008, date à laquelle « il n'y avait pas de président, et où l'action du gouvernement était en suspens », aujourd'hui, il y a un « minimum de présence étatique, représentée par les chefs de l'État et du gouvernement, une majorité au sein de ce gouvernement bénéficiant d'une armée et des forces de l'ordre », qui ne sont aucunement prêtes à abdiquer leur rôle et à laisser le citoyen à son propre sort. M. Geagea a enfin estimé que l'initiative syro-saoudienne est « un ensemble d'idées et d'intentions qui n'ont pas encore été développées ». « Nous sommes adultes et nous avons la table de dialogue. Faut-il pour autant la paralyser en attendant que les tractations syro-saoudiennes aboutissent ? » s'est-il interrogé.

Pharaon, les Kataëb et la Rencontre du Kesrouan
De son côté, le ministre d'État aux affaires du Parlement, Michel Pharaon, a insisté sur le fait que la déclaration ministérielle a prévu qu'il n'y aura « ni politisation ni revanche par le biais du TSL », affirmant que ce dernier relève désormais des Nations unies. M. Pharaon a dénoncé le fait que le camp du 8 Mars continue de refuser tout arrangement autour du dossier dit des faux témoins. Et d'accuser le 8 Mars d'aller à contre-courant du processus de rétablissement de la paix civile et des tentatives de règlement et de réconciliation nationale.
Par ailleurs, dans un communiqué de presse publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, la Rencontre indépendante du Kesrouan-Ftouh (qui regroupe des pôles de la société civile du Kesrouan proches du 14 Mars) a estimé que le discours menaçant du Hezbollah a atteint un degré tel qu'il n'est plus permis de se taire. Les membres du directoire du Rassemblement se sont élevés contre « les conditions politiques et les délais que le Hezbollah cherche à imposer dans le but de soumettre l'autre partie à ses desiderata, chose que nous refusons tant sur le plan de la forme que du fond ». Et la Rencontre indépendante du Kesrouan d'inviter les Libanais à réagir à cette logique en s'attachant à la légalité.
Pour leur part, les membres du bureau politique Kataëb ont exprimé leur étonnement face à l'escalade orchestrée par le Hezbollah à l'encontre du TSL et « de l'ensemble des Libanais qui sont à la recherche de la justice, d'autant que cette escalade risque de compromettre la paix civile intérieure sans que cela n'ait des répercussions sur le travail du TSL ». Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du bureau politique, les Kataëb ont réitéré leur appel au parti chiite, l'invitant à mettre un terme à cette « ligne de conduite absurde », et à retourner à la logique nationale et au Conseil des ministres.

Dans un entretien accordé à la télévision égyptienne Nile Life, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a réitéré ses critiques à l'encontre du Hezbollah, notamment en ce qui concerne son attitude à l'égard du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Après avoir rappelé les...

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