L’ONU intervient pour apaiser la tension entre Gbagbo et Ouattara

Le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, a réussi hier à apaiser la situation aux abords de l'hôtel du Golf, où une vingtaine de soldats gouvernementaux lourdement armés ont pris position dans la journée. Cet établissement, placé sous la protection des Casques bleus de l'Onuci, sert de QG à Alassane Ouattara, dont la victoire proclamée par la Commission électorale indépendante (CEI) à l'issue du second tour, le 28 novembre, du scrutin présidentiel est contestée par le président sortant Laurent Gbagbo. Ce dernier, fort du soutien des chefs de l'armée, a été proclamé vainqueur du scrutin par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause et a prêté serment dans la foulée. Les deux hommes ont depuis nommé chacun un Premier ministre et un gouvernement.
Une vingtaine de soldats ivoiriens armés de mitrailleuses et de lance-grenades s'étaient donc déployés, hier en début de journée, autour de l'hôtel du Golf situé au bord de la lagune Ebrié, a témoigné un journaliste de Reuters. Un porte-parole de M. Ouattara a déclaré que ce déploiement avait été précédé d'une première tentative des militaires d'installer un poste de contrôle près de cet établissement. Les forces rebelles les en ont chassés par la suite. Les militaires loyaux à Gbagbo ont également bloqué l'accès à deux axes routiers menant à l'hôtel du Golf.
De son côté, un porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, Hamadoun Touré, a indiqué que Choi Young-jin s'était rendu sur les lieux pour désamorcer la tension. « Il s'est rendu là où il y a eu des incidents et a réussi à apaiser la situation », a-t-il précisé. Les ex-rebelles ont accepté de se retirer à l'intérieur du Golf.
Selon le colonel René Sako, officier de l'armée ivoirienne, le représentant de l'ONU avait rencontré des représentants de l'armée et des FN, qui auraient convenu du maintien de deux barrages routiers avec la présence de Casques bleus.
Guillaume Soro, nommé chef du gouvernement présidé par Alassane Ouattara, a par ailleurs annoncé que son administration organiserait jeudi une marche sur le siège de la Radiotélévision ivoirienne (RTI, audiovisuel d'État) et, le lendemain, sur les bâtiments abritant le gouvernement. « Dans ces circonstances, le gouvernement légal et légitime ne peut pas rester indifférent », a-t-il dit dans une déclaration. Son porte-parole a précisé qu'il s'agirait d'une marche pacifique qui a, toutefois, toutes les chances d'être stoppée par les forces de sécurité.