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Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

Nouvelles révélations sur É. Murr dans les médias du 8 Mars

Les médias proches de l'ex-opposition se délectent ces jours-ci des trouvailles piochées dans l'énorme masse de documents confidentiels américains rendus publics progressivement par le site WikiLeaks avec la complicité d'un certain nombre de grands journaux mondiaux.

Le ministre de la Défense, Élias Murr, semble être une cible privilégiée de ces milieux du 8 Mars, comme en témoigne la « une » consacrée hier par notre confrère as-Safir à de nouvelles révélations le concernant.
Les faits remontent à 2008, l'année du 7 mai. À en croire des fuites de WikiLeaks rapportées par as-Safir, le ministère de la Défense, déjà chapeauté à l'époque par M. Murr, aurait demandé aux États-Unis de monter à partir de la base aérienne britannique d'Akrotiri, à Chypre, une opération consistant en des missions de « reconnaissance » - le journal parle aussi d'« espionnage » - dans des régions libanaises non précisées, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Cette opération, programmée entre avril et août 2008, était baptisée « Relevé des Cèdres ».
Les documents de WikiLeaks ne précisent ni la cible de ces missions, dont certaines, selon le journal, revêtaient un aspect « pratique », ni les zones qui devaient être surveillées. Cependant, se fondant sur des informations du Guardian britannique, l'un des journaux associés au gigantesque déballage de WikiLeaks, et prenant en compte l'époque des faits, le Safir croit plausible que l'opération visait à rassembler des renseignements sur le Hezbollah.
Le journal se montre d'autant plus convaincu de cette orientation que le ministre d'État britannique qui a donné aux Américains l'autorisation d'utiliser la base d'Akrotiri, Kim Howells, avait occupé les fonctions de président de « l'Association des amis travaillistes d'Israël ».
Cette autorisation, affirme le journal, avait été donnée en dépit d'avis contraires au sein du Foreign Office, notamment au sein de la cellule concernée par le Liban, où l'on s'inquiétait, semble-t-il, du fait que la demande émanât uniquement du ministère de la Défense, et non de l'ensemble du gouvernement libanais.
De plus, des responsables britanniques auraient exprimé leur tiédeur à ce sujet aux Américains en arguant du fait que les Chypriotes sont particulièrement sensibles à la question du maintien des bases britanniques sur l'île. Le gouvernement de Londres demeurait prêt à autoriser les États-Unis et la France à utiliser ces bases, mais risquait à tout moment de voir les vivres coupés à ces dernières par les autorités chypriotes.
Cependant, les États-Unis auraient rétorqué qu'une non-autorisation à utiliser la base d'Akrotiri équivaudrait à un défaut de coopération de la part du Royaume-Uni dans la lutte antiterroriste.

Les révélations d'« al-Akhbar »
Ces nouvelles révélations surviennent après celles rapportées la veille par le journal al-Akhbar (proche du Hezbollah), citant également WikiLeaks. D'après ces informations, catégoriquement démenties par le ministre de la Défense, ce dernier aurait affirmé en mars 2008 aux Américains que l'armée libanaise resterait neutre au cas où Israël déciderait de détruire le Hezbollah.
« Tout en faisant savoir qu'il n'était responsable d'aucun message passé à Israël, Murr nous a dit que l'État hébreu ferait bien d'éviter deux choses lorsqu'il se déciderait à attaquer le Hezbollah », affirme, selon al-Akhbar, un câble de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth. « Premièrement, il ne devrait pas s'en prendre à la ligne bleue et à la zone d'action de la Finul, ce qui en éloignerait le Hezbollah, et deuxièmement, il devrait s'abstenir de tout bombardement de ponts et d'autres ouvrages d'infrastructures dans les régions chrétiennes. »
« Murr s'efforce d'évaluer combien de temps durerait une offensive destinée à anéantir le Hezbollah », poursuit le câble. « L'armée fournirait - discrètement - à ses bases avancées des vivres, de l'eau et de l'argent pour que les soldats puissent tenir sur place pendant l'offensive. Pour Murr, l'objectif stratégique de l'armée libanaise est de sortir complètement intacte d'une guerre de trois semaines pour être en mesure de prendre le relais une fois que la milice du Hezbollah est détruite. »
Cible également privilégiée des médias du 8 Mars, le député Marwan Hamadé a aussi eu son lot de révélations de WikiLeaks reprises par al-Akhbar. L'ancien ministre des Télécoms, qui a lui aussi démenti catégoriquement les informations rapportées, est accusé d'avoir monté une campagne en 2008 contre le réseau de télécoms du Hezbollah, destinée aussi à « détruire » politiquement le général Michel Aoun. Il aurait à cette occasion pesté contre le « manque de c... » des FSI pour couper les lignes du Hezbollah.
Le ministre de la Défense, Élias Murr, semble être une cible privilégiée de ces milieux du 8 Mars, comme en témoigne la « une » consacrée hier par notre confrère as-Safir à de nouvelles révélations le concernant.Les faits remontent à 2008, l'année du 7 mai. À en croire des fuites...