Téhéran n'avait toujours pas fait de commentaire en fin de soirée.
En Italie, le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, s'est néanmoins aussitôt réjoui de la libération de Mme Mohammadi-Ashtiani, la qualifiant de « belle journée pour les droits de l'homme ». « Nous avons appris avec joie la nouvelle qu'a donnée le comité et nous sommes en train de la vérifier directement, par précaution », a indiqué de son côté la Farnesina, siège du ministère italien des Affaires étrangères. À Berlin, le ministère allemand interrogé par l'AFP a, lui, dit ne pas être au courant de telles libérations : « Nous ne pouvons pas confirmer ces informations », a dit un porte-parole.
Mme Mohammadi-Ashtiani, emprisonnée à Tabriz (nord-ouest de l'Iran), a été condamnée à mort par deux tribunaux différents en 2006 pour son implication dans le meurtre de son mari. Sa condamnation pour meurtre a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais sa condamnation à la lapidation pour adultère a été confirmée la même année par une autre cour d'appel.
La révélation de cette affaire en juillet par des associations de défense des droits de l'homme a provoqué une vive émotion en Occident et une intense mobilisation, de nombreux pays demandant que cette sentence « barbare » ne soit pas appliquée. Au grand dam de Téhéran, qui a annoncé en juillet que la sentence avait été suspendue et que l'affaire était en cours de réexamen par la justice. Le 22 novembre, le chef du Conseil des droits de l'homme iranien, Mohammad Javad Larijani, a estimé qu'il y avait « une bonne chance » pour que la justice iranienne épargne la vie de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, lors d'une interview à la chaîne de télévision en anglais Press-TV.
Quant au fils de Sakineh, Sajjed Ghaderzadeh, et à son avocat Me Houtan Kian, ils ont été arrêtés le 10 octobre à Tabriz alors qu'ils étaient interviewés par deux journalistes allemands. Pour l'Allemagne, le dossier est délicat car ces deux Allemands - un reporter et un photographe travaillant pour le journal Bild am Sonntag du groupe de presse Axel Springer - ont alors eux aussi été arrêtés. Ils sont toujours aux mains de la justice iranienne et se voient reprocher d'être entrés en Iran sans visa de presse. L'enquête judiciaire « se poursuit », ils ne sont « pour l'instant » pas officiellement accusés d'espionnage, avait dit lundi le procureur général Gholam Hossein Mohseni Ejeie.
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