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Économie - Finance

Les banques européennes malmenées, l’aide à l’Irlande n’a pas rassuré

Les banques européennes continuaient de souffrir en Bourse hier, minées par les questions sur le contenu du plan de soutien aux établissements irlandais, la possible propagation de la crise au Portugal, voire à l'Espagne, et les sujets de gouvernance économique en zone euro.
L'annonce dimanche de l'acceptation d'un plan d'aide massif à l'Irlande par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) n'aura offert que quelques minutes de répit aux banques à l'ouverture des marchés lundi. « On est dans une situation aujourd'hui où on a l'impression que, quoi qu'on fasse, ce n'est jamais la bonne réponse », observe Gunther Capelle-Blancard, directeur adjoint au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).
Très vite, l'inquiétude a refait surface et les actions bancaires ont décroché. Hier, la chute se poursuivait à travers l'Europe, emmenée par les banques espagnoles et portugaises, qui perdaient toutes entre 2 et 3 %. « Les gens se disent pourquoi pas la même chose qu'en Irlande au Portugal, voire en Espagne », selon Pascal Decque, analyste de Natixis. Le gouverneur de la Banque d'Espagne, Miguel Angel Fernandez Ordonez, a souligné hier que les effets de la crise irlandaise « se sont étendus » de manière « rapide » aux pays périphériques de la zone euro et qu'ils « se sont fait sentir » sur la dette espagnole. Lors de la principale opération de refinancement hebdomadaire de la Banque centrale européenne (BCE) hier, la demande des banques n'a pas connu de pic, mais les taux du marché interbancaire ont continué à se replier, signe de dysfonctionnement. « L'heure est à la prudence », explique Peter Chatwell, stratégiste de Crédit agricole CIB, qui a également cité comme exemple l'émission obligataire de l'Espagne, réalisée hier à des conditions très onéreuses.
Très liées à leurs économies domestiques, les banques sont directement exposées en cas de doute sur les finances publiques et sur la capacité d'un pays à honorer ses dettes. Cela explique les déboires des banques espagnoles et portugaises. Quant aux autres grands établissements de la zone euro, en France notamment, leurs liens avec le Portugal et surtout l'Espagne sont si importants que la défaillance d'un État les pénaliserait lourdement.
La nervosité actuelle des investisseurs vient également du manque de précision concernant le plan d'aide aux banques irlandaises, dont on suppute qu'il pourrait mettre à contribution les créanciers obligataires. « C'est la grosse peur des investisseurs », constate Olivia Frieser, analyste crédit chez BNP Paribas. La banque irlandaise Anglo Irish, qui a déjà coûté à l'État plus de 29 milliards d'euros, vient d'obtenir l'accord d'une partie de ses créanciers pour procéder à un échange obligataire qui divisera par cinq la valeur de leurs créances. Déjà nerveux après les déclarations, début novembre, de la chancelière allemande Angela Merkel sur la participation des banques aux pertes éventuelles liées à la restructuration de la dette d'un État, le marché s'aperçoit que le sujet n'est plus tabou et se crispe. Il reste également dubitatif sur la gouvernance en zone euro, même si, pour M. Capelle-Blancard, « la réaction des autorités européennes a été bonne » et rapide dans le dossier irlandais, alors qu'elle avait tardé pour la Grèce au printemps. Lundi, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a estimé que la réforme de la gouvernance économique de l'Union européenne, adoptée par le Conseil européen fin octobre, n'allait pas assez loin et appelé « à faire le grand saut nécessaire (pour qu'elle) devienne une réalité tangible ».
Les banques européennes continuaient de souffrir en Bourse hier, minées par les questions sur le contenu du plan de soutien aux établissements irlandais, la possible propagation de la crise au Portugal, voire à l'Espagne, et les sujets de gouvernance économique en zone euro.L'annonce dimanche de l'acceptation d'un plan d'aide massif à l'Irlande...

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