Le président sud-coréen Lee Myung-bak a tenu une réunion d'urgence avec ses ministres et ordonné de « gérer (la situation) au mieux pour éviter une escalade », selon un porte-parole. Séoul a promis des « représailles » en cas de nouvelles provocations nord-coréennes.
Les tirs nord-coréens ont eu lieu alors que Pyongyang avait protesté à plusieurs reprises contre des exercices militaires sud-coréens dans la zone, a indiqué Séoul. Yeonpyeong est située juste au sud de la ligne frontalière décrétée par l'ONU après la guerre de Corée, mais elle se situe au nord de la ligne de partage revendiquée par Pyongyang. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, en 2002 et en novembre 2009. Les tirs interviennent également alors que l'existence d'un nouveau programme d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord a été révélée par un scientifique américain, accroissant la tension et l'inquiétude des États-Unis et de leurs alliés.
Les États-Unis, qui ont 28 500 soldats en Corée du Sud, ont « fermement condamné » le bombardement nord-coréen. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a souligné que Washington s'engageait « à défendre (son) allié » sud-coréen. Le Pentagone a toutefois indiqué que les États-Unis n'envisageaient pour le moment aucune action militaire. Le président Barack Obama, qui ne s'est pas exprimé publiquement, devait s'entretenir par téléphone dans la journée avec son homologue sud-coréen Lee Myung-bak, a annoncé la Maison-Blanche. Une source diplomatique française a déclaré qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU était « en cours » d'organisation. Mais le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, a indiqué qu'aucune réunion ne devait avoir lieu hier. L'ambassadeur adjoint de la Corée du Nord aux Nations unies a, quant à lui, déclaré que l'incident devait être discuté entre Séoul et Pyongyang, sans l'intervention du Conseil de sécurité de l'ONU. La Chine a fait part de sa « préoccupation » et jugé « impératif » de relancer le processus de négociations sur le nucléaire nord-coréen. Moscou a condamné les tirs nord-coréens et a mis en garde contre une « escalade ». La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et d'autres pays européens ont eux aussi condamné l'attaque nord-coréenne, ainsi que l'OTAN.
Pour Kim Yong-hyun, un chercheur de l'université sud-coréenne Dongguk, « c'est une provocation intentionnelle visant à accroître les tensions entre les deux Corées » et à unifier ainsi la population autour du régime, au moment où s'engage à Pyongyang le processus de succession en faveur de Kim Jong-un, le plus jeune fils de Kim Jong-il.
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