Les Bersaglieri défilent au centre-ville

La fanfare des tireurs d'élite de l'armée italienne a défilé samedi après-midi pour saluer le départ de la brigade « Garibaldi », dont la mission de six mois au sein de la Finul prend fin ce mois-ci.
Il est 16 heures samedi quand la fanfare des Bersaglieri déboule au pas de course place de l'Étoile, sous les yeux des passants et des no mbreux enfants ravis du spectacle. Les Bersaglieri effectuent un tour de la place, trompettes sonnantes, avant de s'arrêter et de commencer leur récital. Cette fanfare est la seule au monde à défiler à 130 pas par minute, une cadence rapide. Durant une vingtaine de minutes, ils jouent leurs airs militaires, mais aussi de célèbres morceaux italiens et espagnols, sans oublier l'hymne du Liban.
La fanfare est venue à Beyrouth pour la relève de la brigade mécanisée « Garibaldi », présente depuis mai 2010 dans le cadre de la Finul. La brigade avait déjà servi une première fois de mai à novembre 2008. Le contingent italien est le plus important de la mission de l'ONU, avec quelque 2 000 hommes. Les Italiens sont présents au Liban « pour assurer la paix et la stabilité », rappelle l'ambassadeur Giuseppe Morabito. « On est là pour aider les gens : il y a des liens historiques et culturels très forts entre nos deux pays », ajoute-t-il.
Les Bersaglieri sont les tireurs d'élite de l'armée italienne : ce corps spécialisé d'infanterie a été créé en 1836. Les soldats sont entraînés à se déplacer de manière très rapide afin d'affaiblir l'ennemi pour que les troupes à l'arrière soient sécurisées. On les reconnaît facilement aux plumes de coq de bruyère qui ornent leur chapeau noir traditionnel - le vaira - mais aussi leur casque de combat. La légende raconte que pour finir sa formation, le bersagliere était envoyé seul dans la montagne, avec une seule balle, pour abattre un coq de bruyère. S'il réussissait, sa formation était terminée, et il recevait le panache formé des plumes du gallinacé.
Après leur performance devant un public conquis, parmi lequel se trouvaient des Italiens, les Bersaglieri se sont prêtés au jeu de la séance photo. Enfants comme parents se sont précipités pour se faire photographier aux côtés des soldats qui n'hésitaient pas à leur prêter leurs chapeaux noirs à plume. Mélissa et Rita, toutes deux âgées de 16 ans, ont trouvé le spectacle « fabuleux ». « C'était très beau ! s'exclame Mélissa. En plus, j'aime beaucoup les Italiens », raconte-t-elle, tout sourire.
Après avoir joué l'hymne libanais, les Bersaglieri sont repartis à la tombée de la nuit comme ils étaient venus, plumes au vent et au pas de course.