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Économie - Budget

Portugal : le Parlement adopte un budget de rigueur sans précédent

Le Parlement portugais a adopté hier un budget d'une rigueur sans précédent pour 2011 afin de ramener rapidement le pays sur la voie de l'équilibre budgétaire, au prix de mesures frappant durement les ménages et d'une grogne sociale grandissante.
Après plusieurs semaines de suspense et de tensions politiques, le texte a été voté en première lecture grâce aux voix des socialistes et à l'abstention du centre-droit, l'ensemble de la gauche antilibérale votant contre, tout comme le parti de droite CDS-PP.
Le Parti social-démocrate (PSD) avait passé un accord avec le gouvernement socialiste minoritaire, acceptant de s'abstenir en échange d'amendements d'ordre fiscal qui seront inclus dans la loi de finances, dont le vote final est prévu d'ici à un mois.
Considéré comme un des pays les plus fragiles de la zone euro en raison de son endettement mais aussi de ses faibles perspectives de croissance, le Portugal s'est engagé, auprès de Bruxelles, à ramener son déficit public de 7,3 % du PIB en 2010 à 4,6 % l'an prochain.
L'effort budgétaire exigé représente une économie de 5 milliards d'euros, qui pèsera lourdement sur les ménages portugais : hausse de deux points de la TVA à 23 %, gel des retraites, baisse des salaires du secteur public de 3 à 10 %, plafonnement des aides sociales et des déductions fiscales sur les dépenses de santé, d'éducation et de logement...
Ces mesures devraient provoquer un ralentissement de la croissance l'an prochain à 0,2 % et une hausse du chômage prévue à 10,8 %, selon des prévisions du gouvernement jugées « optimistes » par l'opposition mais aussi par de nombreux économistes qui tablent sur une nouvelle récession.
« Personne ne prend de telles décisions de gaieté de cœur », a répété ces dernières semaines le Premier ministre José Socrates. Mais, a-t-il insisté devant les députés, « c'est la seule façon de protéger le pays contre la turbulence des marchés financiers ». « L'objectif est d'arriver fin 2011 avec l'un des plus faibles déficits d'Europe pour que le Portugal sorte, une fois pour toutes, du groupe des pays les plus touchés par la crise financière », a déclaré M. Socrates aux journalistes à l'issue du vote.
Pourtant, et même si l'adoption du budget était déjà acquise, les marchés obligataires ont continué hier de maintenir la pression sur le Portugal, exigeant des taux toujours élevés sur les emprunts d'État.
« Il n'y a pas encore une confiance totale dans la capacité du Portugal à mener à bien son effort de consolidation budgétaire », a estimé hier le président de la Commission europénne, José Manuel Barroso, ancien Premier ministre PSD du Portugal.
« Ce budget est un pas important mais il n'est pas tout », a-t-il averti, en marge d'une cérémonie à Lisbonne. « La situation ne se résoudra pas en deux ou trois ans », a également insisté lors du débat la députée PSD Manuela Ferreira Leite, ex-ministre des Finances de M. Barroso. « Ce budget n'est pas un mauvais rêve dont nous allons sortir, c'est le début d'un chemin qui continuera après 2013 », a-t-elle ajouté.
« Crime social », « horreur économique », « diktat européen », l'ensemble de la gauche non socialiste au Parlement a de son côté vigoureusement dénoncé une politique d'austérité imposée par les marchés.
Hier, les agents du fisc ont entamé une grève tournante de 20 jours. Samedi, les fonctionnaires ont prévu une manifestation nationale à Lisbonne, avant une grève générale le 24 novembre à l'appel des deux principales centrales syndicales portugaises, réunies pour la première fois depuis 1988.
Selon les syndicats, ce mouvement pourrait être le plus important depuis l'avènement de la démocratie au Portugal en 1974.
Après plusieurs semaines de suspense et de tensions politiques, le texte a été voté en première lecture grâce aux voix des socialistes et à l'abstention du centre-droit, l'ensemble de la gauche antilibérale votant contre, tout comme le parti de droite CDS-PP.Le Parti social-démocrate (PSD) avait passé un accord avec...

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