L'inquiétude grandit au niveau mondial face à l'atmosphère de « guerre des changes » entre grandes puissances pour affaiblir leurs devises respectives afin d'exporter davantage et de mieux résister à la crise économique. Un phénomène qui fait craindre un retour à la funeste course aux dévaluations compétitives initiée dans les années 1930 par la Grande-Bretagne.
Les États-Unis ont eux aussi appelé hier les pays à excédent commercial à réformer leur politique de changes pour renforcer la croissance mondiale, lors d'une réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud, à Gyeongju (Sud-Est). Ils se plaignent notamment de la sous-évaluation du yuan chinois, la Chine comptant pour plus de la moitié du déficit commercial américain. La réunion des ministres des Finances du G20 doit permettre de préparer le sommet des dirigeants du G20 de Séoul, qui risque d'être dominé par les questions de taux de change et notamment la valeur du yuan, alors que les déséquilibres des monnaies menacent la reprise mondiale.
Les Européens ont récemment tiré la sonnette d'alarme face au niveau élevé de l'euro, qui pourrait saper leur timide reprise en pénalisant leurs exportations. Ils ont appelé la Chine à une appréciation « significative » de sa monnaie et s'inquiètent aussi de la sous-évaluation du dollar, alors que les États-Unis sont soupçonnés de se satisfaire pleinement de voir le billet vert fondre car cela stimule leurs exportations au moment où la croissance du pays patine.
Les taux de change doivent « refléter les fondamentaux économiques », a averti lundi le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker.