Apparue à un moment où la cote du Parti républicain était au plus bas, la nébuleuse du Tea Party s'inspire des révoltés de 1773, qui avaient jeté des cargaisons de thé à la mer pour protester contre les impôts de l'Empire britannique. Le mouvement a pris son essor après l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama, le président étant accusé de vouloir faire des États-Unis un pays socialiste, notamment via sa réforme de l'assurance-maladie. Prônant une relecture littérale de la Constitution, ses membres sont unis par le même amour des armes à feu, le rejet de l'avortement, le désir d'un État moins présent dans la vie publique, mais avant tout leur détestation des impôts.
Le mouvement gêne le Parti républicain, plusieurs candidats de « l'establishment » en ayant fait les frais lors des primaires, à l'instar de l'adversaire de Christine O'Donnell. « Les Tea Parties n'approuvent pas l'état actuel du Parti républicain, ils organisent donc une sorte de révolution », explique Alex Mili, un avocat qui soutient la candidate. Les Tea Parties sont unis par des valeurs extrêmement conservatrices. La réunion électorale de Newark ne saurait commencer sans une prière et un serment au drapeau main sur le cœur, alors qu'un message affiché sur le mur indique : « Priez pour Obama, psaume 109, verset 8 » (le passage dit : « Que ses jours soient abrégés, et qu'un autre prenne sa charge »...).
Mais pour les démocrates, les Tea Parties, qui sont essentiellement blancs, sont surtout racistes et sectaires. « Tout ce qu'ils ont fait, c'est d'enlever les cagoules », affirme David Tillman, un retraité noir de 67 ans, lors d'une réunion électorale de Chris Coons, candidat démocrate au Sénat dans le Delaware, faisant allusion au Ku Klux Klan.
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