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Culture - Exposition

« Exposure 2010 », plateforme de nouveaux talents

Pour la seconde année consécutive, le Beirut Art Center transforme son espace* en plateforme d'exposition de travaux d'artistes émergents.

« Weightlessness & Weight», triptyque photographique (200x 90 cm chacune) de Sawsan al-Saraf.

Du photomontage à la projection vidéo, de l'installation audio aux images sérielles, les œuvres présentées jusqu'au 13 novembre au Beirut Art Center (BAC), dans le cadre de sa seconde édition d'« Exposure » (exposition annuelle dédiée à la promotion des jeunes talents), sont conceptuelles par excellence !
Ici, point de peinture ou de sculpture. Rien que des idées, des concepts, des vues de l'esprit - parfois aussi des fantasmes - charriant leurs lots d'interrogations.
Fruits d'une rigoureuse sélection d'œuvres, spécialement réalisées pour cette manifestation - dont l'objectif est, on l'a dit, de brandir les projecteurs sur les artistes émergents, libanais ou étrangers résidant au Liban - les travaux exposés donnent de précieuses indications sur les nouvelles directions de l'art conceptuel libanais. La première étant l'évidente désaffection de la jeune scène artistique envers les thèmes de guerre et de politique tant de fois rabâchés jusque-là. Mis à part la vidéo de Joe
Namy, qui revient sur les traces de la guerre de 2006, on retrouve assez peu cette thématique au cours de cette exposition, sinon de manière indirecte.
C'est le cas par exemple
de l'installation de Rana Hamadé, qui se sert d'une revue de design percée d'une balle durant les
événements et devenue ainsi relique de guerre, pour questionner la notion d'identité de l'objet.
Horizons subjectifs
et personnels
Il n'y a pas réellement de corrélation entre les diverses œuvres présentées, sinon qu'elles abordent des horizons souvent subjectifs et éminemment personnels. Certaines d'entre elles, comme la vidéo d'Étienne Damien, My Name Is Monica Sweetheart, relèvent de la quasi-autofiction. D'autres, comme Weightlessness & Weight, le triptyque de photo digitale agrandie (200 x 90 cm chacune) de Sawsan al-Saraf sont intimement liées à un vécu. Celui du poids, psychique et mémoriel, de l'émigration. D'autres encore offrent des regards novateurs sur la nature morte (It's Confusing These Days, très intéressante vidéo de Paul Hage-Boutros) ou sur la recherche sociologique (Sur les pas de Michel Seurat, belle série de tirages argentiques de Ziad Joseph Hage, qui offre une illustration concordante des décennies plus tard avec une étude du sociologue français assassiné au Liban). Mais encore créent des liens artistiques nouveaux entre la Chine et le Liban à travers des images scannées et agrandies de produits de consommation courante, signées Vartan Avakian et intitulées Some Things Cannot Be Made In China.
Également parmi les exposants : Charbel-Joseph, H. Boutros (installation photographique documentant une performance), Fadi el-Abdallah (une installation audio sur un texte de l'artiste), Hatem Imam (travail photographique autour de la notion toute personnelle de paysage) et Lynn Kodeih qui a présenté, au cours de trois soirées, une performance (conférence avec projection vidéo) baptisée « 160 Feet Under Pure Blue Sea », traitant à travers différentes histoires des questions du temps et de l'image, de sa force et son évanescence. Bref, de mémoire...

* Jisr el-Wati. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi, de 12h à 20h. Tél. : 01-397018.
Du photomontage à la projection vidéo, de l'installation audio aux images sérielles, les œuvres présentées jusqu'au 13 novembre au Beirut Art Center (BAC), dans le cadre de sa seconde édition d'« Exposure » (exposition annuelle dédiée à la promotion des jeunes talents), sont conceptuelles par...

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