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Liban - Éclairage

L’ombrelle syro-saoudienne tient encore

Malgré l'intensité de la confrontation politique, accompagnée d'une tension confessionnelle certaine, l'ombrelle syro-saoudienne tient encore. Et la friction au sujet de l'Irak, où la Syrie a finalement lâché l'Arabie saoudite et Allawi pour l'Iran et Maliki, ne mord pas sur l'entente concernant le Liban. D'autant moins, du reste, que dès 2008, l'Iran lui-même s'était entendu avec l'Arabie saoudite pour juguler une confrontation entre chiites et sunnites libanais qui risquerait de faire tache d'huile dans la région.
Donc, dès que la situation devient trop explosive, l'on s'empresse de désamorcer le détonateur. Comme le président Michel Sleiman s'y est ingénié lors du Conseil des ministres de lundi. L'apaisement, la détente facilitent le dialogue calme, rationnel, et confortent la stabilité sécuritaire autant que politique.
Cependant, le Liban reste la lice numéro un pour les règlements de comptes multilatéraux au Moyen-Orient. Il continue à faire office de boîte à lettres pour toutes sortes de correspondances, d'échanges de messages rapides, de pressions et de menaces. Notamment dans les quatre conflits axés sur le nucléaire iranien, sur l'Irak, sur les pourparlers israélo-palestiniens ou sur l'opposition entre le Fateh et le Hamas. On sait que les négociations directes connaissent un coup d'arrêt du fait de l'intransigeance de Netanyahu qui a permis la reprise des colonisations. L'adjoint de George Mitchell, Frederick Hoff, s'est présenté en Syrie. Pour élargir les efforts en direction d'une solution fondée sur la création d'un État palestinien aux côtés de cet Israël que les ultraorthodoxes tiennent à rebaptiser du nom d'État du peuple juif. On ne peut exclure, avec le blocage actuel sur le front israélo-palestinien, que Hoff soit en réalité venu à Damas pour explorer la possibilité de relancer sous peu, comme substitut de compensation, les pourparlers indirects syro-israéliens.
Toujours est-il que les parties libanaises sont plus que jamais liées aux axes extérieurs. Comme en attestent les prises de position en faveur de telle ou telle puissance étrangère dans sa lutte d'influence. Il reste amusant de remarquer que ce mal commun de sujétion, les Libanais en rejettent la responsabilité sur leurs compatriotes du camp opposé. L'on entend ainsi des cadres du 8 Mars affirmer que les loyalistes cherchent du renfort auprès des étrangers pour s'affirmer sur la scène locale. Ils ajoutent en substance : « Cet objectif, nos adversaires n'avaient pas pu l'atteindre quand nous étions isolés localement, régionalement et sur le plan international. Comment peuvent-ils rêver y parvenir aujourd'hui que le projet américain s'est effondré ? Ils feraient mieux de renoncer à leurs liens pour composer avec nous. Aux fins d'édifier un État fort soutenu par l'Iran et par la Syrie. »
Abondant dans ce sens, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, invite le 14 Mars à cesser de quêter du secours à l'étranger. Pour un traitement sérieux de la question du TSL, induisant la découverte des motivations réelles des faux témoins et l'exploration des indices d'implication d'Israël, avec investigations approfondies. Raad exhorte ensuite les loyalistes à contribuer à mettre sur la bonne voie les rapports avec la Syrie, comme définies par Taëf, en prenant des mesures prouvant leur sincère attachement à ces relations. Il reprend l'antienne de l'équation armée-peuple-résistance.En souhaitant l'édification d'un État fort et juste, commandé par la loi et les institutions et non plus par le clientélisme. Enfin, le député hezbollahi demande au président du Conseil, Saad Hariri, d'appliquer rapidement ces préceptes, pour rasséréner les Libanais.
Parôlé, parôlé... Les loyalistes croient réentendre la chanson de Dalida. Pour eux, les déclarations de Raad ne sont que poudre aux yeux et propos en l'air. Ils rappellent que l'escalade, sur tous les fronts possibles et imaginables, est le fait des agitateurs du camp opposé. Dont certains réclament la démission du gouvernement, tandis que d'autres attisent le dossier des présumés faux témoins, en rallonge des charges anticipées concernant la partialité du TSL et la teneur de l'acte d'accusation du procureur Bellemare. Alors que les plus acharnés, les plus allumés, c'est le mot, veulent mettre le feu aux poudres et menacent d'une guerre civile. Pour les loyalistes, le plan de leurs adversaires est double ; neutraliser le TSL et diriger le pays sinon directement, du moins par la contrainte imposée à la majorité.
Malgré l'intensité de la confrontation politique, accompagnée d'une tension confessionnelle certaine, l'ombrelle syro-saoudienne tient encore. Et la friction au sujet de l'Irak, où la Syrie a finalement lâché l'Arabie saoudite et Allawi pour l'Iran et Maliki, ne mord pas sur l'entente concernant le Liban. D'autant moins, du reste, que dès 2008,...
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