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Algérie: relaxe des deux chrétiens non jeûneurs durant le ramadan

Les deux ouvriers chrétiens, interpellés durant le ramadan dans l'est de l'Algérie pour non respect du jeûne et jugés pour "atteinte à un précepte de l'islam" ont été relaxés mardi, à la grande joie de dizaines de militants massés à l'extérieur du tribunal.
Un juge du tribunal de Aïn El Hamman, en Kabylie, a prononcé un non-lieu car "aucun article ne prévoit de poursuite" dans le cas de non respect du jeûne durant le ramadan, selon une traduction des propos en arabe du magistrat.
Le prononcé du jugement a été très rapide.
Le juge a suivi l'argument de la défense qui avait plaidé la relaxe lors de la comparution libre le 21 septembre de Hocine Hocini, 44 ans, et Salem Fellak, 34 ans.
Le procureur avait réclamé trois ans de prison ferme. Mais "il n'y a aucun article de loi qui prévoit de poursuite pour ce cas", avaient souligné les avocats de la défense.
"Je suis heureux du verdict", a déclaré M. Hocini à l'AFP. "Dès le premier jour du procès, j'avais demandé que justice soit faite. Justice a été faite", a ajouté cet ouvrier journalier, qui a indiqué vouloir se consacrer désormais plus sereinement à sa petite fille et sa famille tout en continuant à militer pour une plus grande liberté religieuse.
Les deux ouvriers, chrétiens évangélistes, avaient été interpellés par la police le 13 août sur un chantier alors qu'ils venaient de finir de manger dans un lieu discret.
A l'extérieur du tribunal mardi, le jugement a été applaudi par des centaines de personnes, parmi lesquelles des militants du MAK, Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie, du Congrès mondial amazigh, fondé en France par des militants kabyles, et de la Ligue de défense des droits de l'Homme, a constaté le correspondant de l'AFP.
"Heureux" également, le président de l'Eglise protestante en Algérie, le pasteur Mustapha Krim, a rappelé qu'il s'agissait d'une "étape", une "bonne étape", dans un entretien téléphonique avec l'AFP. "Nous allons continuer à exercer des pressions pour défendre les libertés religieuses" en Algérie, a-t-il ajouté.
Le Collectif SOS Libertés a rendu hommage aux deux ex-accusés "qui ont assumé leurs convictions (religieuses) avec dignité et courage". Ce groupe d'Algériens, réunis pour défendre notamment la liberté religieuse dans ce pays quasi-exclusivement musulman, a également appelé dans un communiqué au renforcement de la solidarité avec d'autres accusés prochainement déférés devant la justice.
Le 10 octobre, quatre chrétiens seront jugés à Larbâa-Nath-Irathen, également en Kabylie, pour création d'un lieu de culte sans autorisation. Selon un responsable du Collectif, Arezki Aït-Larki, "ils n'ont fait que prier dans la maison de l'un d'entre eux", faute d'avoir pu obtenir un document officiel leur permettant de créer un temple.
Un autre procès est prévu le 8 novembre dans la région d'Akbou, en petite Kabylie. Il s'agit également de non-jeûneurs durant le ramadan, au nombre de neuf, mais qui ne sont pas chrétiens.
Ces hommes avaient été interpellés de "manière musclée" par la police, à en croire le Collectif, alors qu'ils buvaient un café dans un local commercial désaffecté d'Ighzer Amokrane (dans la Wilaya de Béjaïa, à l'est d'Alger).
L'islam est religion d'Etat en Algérie où les chrétiens seraient au nombre de 11.000 pour 35,5 millions d'habitants, selon le ministère des Affaires religieuses. Le pasteur Krim, selon lequel les conversions sont plus nombreuses depuis les années 1990, évalue les seuls protestants à 30.000, surtout en Kabylie.
Les deux ouvriers chrétiens, interpellés durant le ramadan dans l'est de l'Algérie pour non respect du jeûne et jugés pour "atteinte à un précepte de l'islam" ont été relaxés mardi, à la grande joie de dizaines de militants massés à l'extérieur du tribunal.Un juge du tribunal de Aïn El...