OLP/Fateh durcissent le ton, vont appeler à la suspension des négociations

Les instances dirigeantes palestiniennes vont appeler samedi le président Mahmoud Abbas à suspendre les négociations avec Israël, parrainées par Washington, tant que la colonisation israélienne se poursuivra, a-t-on appris auprès de l'OLP.
L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) "va réaffirmer sa position, à savoir qu'il n'est pas possible de continuer des négociations directes avec Israël alors que les activités de colonisation se poursuivent", a affirmé à l'AFP Salih Rafat, membre du comité exécutif de l'OLP.
Le comité exécutif de l'OLP, organisation dirigée par Mahmoud Abbas et qui comprend la plupart des factions palestiniennes, à l'exception du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, est réuni à Ramallah (Cisjordanie) depuis la mi-journée. Participe aussi à la rencontre la direction du Fateh, le parti de M. Abbas, qui joue un rôle prééminent au sein de l'OLP.
L'objectif de la réunion est de formuler la position palestinienne sur le processus de paix en cours, avant la réunion de la Ligue arabe sur les pourparlers de paix israélo-palestiniens qui se tiendra le 8 octobre en Libye en marge d'un sommet extraordinaire arabe.
Cette réunion avait déjà été reportée du 4 au 6 octobre dans l'espoir que les efforts déployés par les Etats-Unis pour sauver les discussions de paix aboutissent.
Le chef de l'Autorité palestinienne a menacé à plusieurs reprises de quitter les négociations directes, relancées le 2 septembre, en cas de reprise des constructions dans les colonies israéliennes de Cisjordanie à l'issue d'un moratoire de dix mois qui a expiré dimanche dernier.
Un des principaux membres du comité central du Fateh, Jibril Rajoub, a pour sa part durci le ton avant la réunion de Ramallah: "La balle est maintenant dans le camp de la communauté internationale pour mettre fin à l'agression unilatérale (israélienne) contre les terres palestiniennes où est censé être établi un Etat palestinien", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Si le monde est incapable de le faire, alors il devrait reconsidérer la légitimité de la poursuite de l'existence de l'Etat d'Israël qui a été établi avec l'aval de la communauté internationale", a ajouté M. Rajoub.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé à prolonger ce moratoire malgré les pressions américaines.
Il s'est prononcé vendredi en faveur d'une "construction modérée faite avec retenue", ce que les commentateurs israéliens ont aussitôt qualifié de "colonisation light".
"Tout le monde sait que des constructions modérées faites avec retenue en Judée-Samarie (Cisjordanie) durant la prochaine année n'influeront pas fondamentalement sur la carte de la paix", a assuré M. Netanyahu.
"C'est pourquoi la communauté internationale doit appeler les Palestiniens à poursuivre les négociations de paix", a-t-il plaidé.
Les Etats-Unis s'efforcent de sauver les négociations israélo-palestiniennes mais leur médiateur George Mitchell est reparti vendredi une nouvelle fois bredouille d'une énième navette en Israël et à Ramallah.
Un porte-parole du président palestinien a constaté vendredi qu'aucune "avancée" n'avait été enregistrée durant la mission de M. Mitchell.
Ce dernier doit s'entretenir ce week-end avec les dirigeants du Qatar, d'Egypte et de Jordanie afin de tenter de maintenir sur les rails les discussions de paix.