Le général Issam Abou Jamra, membre du comité fondateur du Courant patriotique libre, a publié hier un communiqué dans lequel il dénonce vivement le comportement du général Michel Aoun au sein du CPL, affirmant notamment que ce dernier a violé le statut interne du CPL en désignant des coordinateurs de son mouvement dans les cazas. « Ces nominations, souligne le général Abou Jamra, constituent une violation de l'article 34 du statut interne du parti (le CPL) qui stipule que les coordinateurs du CPL dans les cazas doivent être élus par les membres du CPL dans les cazas en question. Ces nominations violent également l'article 11 du statut interne qui prévoit l'organisation d'élections générales, sous peine de considérer la licence du parti comme caduque. »
« Opter pour le principe des nominations au sein du parti, en violation du statut interne, est une atteinte à la démocratie, sans compter que le mandat du président du parti (le général Aoun) a expiré le 3 septembre et il n'a pas été réélu par l'instance fondatrice, de même qu'aucune date n'a été fixée pour l'élection d'un nouveau président et des vice-présidents », a déclaré le général Abou Jamra qui a invité le général Aoun à retourner aux pratiques démocratiques et à abolir la décision de désigner les coordinateurs dans les cazas.

Azar et l'appel de Geagea
Par ailleurs, l'ancien magistrat Sélim Azar, membre du « conseil des sages » du CPL, a applaudi à l'appel lancé samedi dernier par le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, aux jeunes du CPL, les invitant à revenir aux principes et objectifs nationaux définis dans le programme élaboré par le CPL en 2005 (et qui porte, notamment, sur le rejet des armes illégales et le règlement du contentieux avec la Syrie). Dans une interview à Radio Liban libre, Sélim Azar a déclaré que « l'initiative de Samir Geagea à l'adresse des jeunes du CPL était bonne ». Il a toutefois estimé qu'elle n'aboutira pas à des résultats positifs car « malgré la baisse de la popularité du général Aoun, ceux qui sont restés (au sein du CPL) sont attachés à lui et il est peu probable qu'ils prennent l'initiative de le quitter ». Et M. Azar de souligner à cet égard : « La plupart des partisans de Aoun aujourd'hui sont soit des laquais, soit des opportunistes. »
Dénonçant le fait que le général Aoun « représente une couverture pour le Hezbollah », M. Azar a déclaré en outre que « la soif de pouvoir de Aoun l'a rendu aveugle ».
De son côté, M. Élias Zoghbi, ancien membre du directoire du CPL et membre de son comité fondateur, a affirmé que l'appel de Samir Geagea aux jeunes du CPL a été « un cri du cœur ». « De nombreux militants du CPL ont accueilli positivement cet appel car ils ont la nostalgie de la phase de la lutte noble (des aounistes), mais cette réaction est combattue par Aoun et son équipe qui exercent des pressions et un terrorisme intellectuel » sur ce plan.
M. Zoghbi a mis l'accent dans ce cadre sur « la lutte commune menée par toutes les forces souverainistes entre 1990 et 2005, dont notamment les Forces libanaises et le Courant patriotique libre ».