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Culture - Rentrée littéraire

Par-delà les chaleurs caniculaires, la vie entre ces pages

En cet été moite et caniculaire, lire au ronronnement des climatiseurs pourrait être une solution pour s'abstraire de l'ennui et du désagrément de ces grandes chaleurs qui terrassent.
Lire léger et utile pour retrouver une humanité non sans problèmes quand inondations et incendies ravagent impitoyablement notre planète, pauvre petite bleue qui s'échauffe jusqu'à l'éclatement et risque d'aller en lambeaux.

Entre-temps, la littérature, grande fenêtre ouverte sur les bruits du monde, propose des paysages multiples (et des coins de fraîcheur comme une oasis dans un désert) et des personnages de tous bords.
Petite sélection de livres de la rentrée littéraire où la vie, comme un jeu de lego qu'on assemble et démonte, est entre les pages des écrivains, tels que Yasmina Khadra, Jean-Marie Blas de Roblès et Robert Solé.

« La longue nuit
d'un repenti »
de Yasmina Khadra

L'art de la nouvelle, version très moderne, concise et percutante, avec Yasmina Khadra. Pour ceux qui l'ignorent, Yasmina Khadra, alias Mohammad Moulesshoul, a pris ce pseudonyme féminin en hommage aux femmes algériennes, notamment la sienne.
Auteur adulé et comblé (Prix des librairies en 2006 pour L'Attentat), Khadra, dont l'œuvre est traduite dans plus de 38 pays, se dresse en âpre défenseur de l'intolérance. Il illustre également, avec véhémence et cœur, le sourd dialogue entre Orient et Occident.
Dans ce récit, court et intense, La longue nuit d'un repenti (Éditions du moteur, 21 pages. Édition originale pour un format inédit comme pour un livre d'enfants), Khadra parle du combat qu'un être se livre à lui-même.
Pour Abou Seif, rentré de la guerre, en quelques coups de plume, l'auteur campe un décor, installe une atmosphère, fait vivre des personnages, révèle des secrets. Le temps d'une nuit et la chute est
terrible.
C'est ce qui s'appelle, en une lecture d'un quart d'heure, sans nul doute, une pirouette littéraire !

« La montagne
de minuit »
de Jean-Marie Blas
de Roblès

Un autre récit court, mais alliant la force des fables et la beauté d'un style remarquable. Par l'auteur de Là où les tigres sont chez eux (Prix Medicis 2008), un nouveau roman intitulé La montagne de minuit (aux éditions Zulma, 168 pages), superbe fiction mêlant adroitement occultisme, mysticisme et instinct de perdition.
Un vieux gardien dans un lycée à Lyon, Bastien, pique la curiosité de sa voisine Rose, nouvellement installée avec son fils Paul dans l'appartement d'à côté. Une sympathie naît entre ces deux êtres et voilà que se profilent les paysages du Tibet pour un voyage insoupçonné... Tandis que le fils peaufine un roman qu'il écrit, Rose commente le texte et agence l'acuité du tir littéraire.
Roman dans le roman, cette histoire menée tambour battant avec un style aux élégances captivantes ? Probablement, avec la magie d'une narration qui a l'allure d'un conte auquel on croit...

« Une soirée au Caire »
de Robert Solé

Une fois de plus, l'Égypte au-devant de la scène et des pages avec Robert Solé, l'auteur du Le Tarbouche (Prix Méditerranée 1992) et de La Mamelouka.
Pour la rentrée 2010, très ouvertement pour les préoccupations du pays des pharaons et d'une communauté menacée par les vagues du nassérisme et de la montée du fondamentalisme religieux, Robert Solé signe Une soirée au Caire (éditions du Seuil, 210 pages).
Dans le salon cossu de Georges bey Batrakani, sacré « roi du tarbouche » au Caire, Dina, la belle-fille de cette famille nantie, reçoit le monde huppé et cosmopolite d'une société aux portes des colères et des révoltes qui grondent et menacent.
Le narrateur Charles, son neveu, rentré avec un faux passeport au pays, affronte le passé. Et émergent des personnages énigmatiques et qui l'ont différemment marqué. D'abord la belle Dina qui le subjugue, ensuite Negm el-Wardani, impénitent séducteur, l'égyptologue français Josselin, un chauffeur copte à la sagesse toute orientale et, surtout, la jeune Amira, qui fait miroiter tous les bonheurs possibles... Réflexions et méditations sur la vie avec, comme une pointe au cœur, l'exil et le sentiment de l'appartenance.
Avec des dialogues subtils, un style fluide et élégant, le portrait d'une société dont il est passé maître pour la décrire (dans ses angoisses et ses fuites), Robet Solé récidive dans la lignée de ce qui a fait sa réputation de romancier versé dans le monde de l'Égypte ancienne et moderne.

Ouvrages en vente à la librairie al-Bourj.
Entre-temps, la littérature, grande fenêtre ouverte sur les bruits du monde, propose des paysages multiples (et des coins de fraîcheur comme une oasis dans un désert) et des personnages de tous bords. Petite sélection de livres de la rentrée littéraire où la vie, comme un jeu de lego qu'on assemble et démonte, est entre les...

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