Au premier rang des «iPadkillers» ou «tueurs d'iPad» présentés à l'occasion de l'un des plus importants rendez-vous mondiaux d'électronique grand public: les Galaxy Tab du sud-coréen Samsung et Folio 100 du japonais Toshiba.
Les Sud-Coréens ont choisi une troisième voie entre téléphone portable et tablette, avec leur appareil à écran tactile de 17,78 centimètres de diagonale contre environ 25 cm pour son concurrent californien, et 380 grammes, presque deux fois plus léger que l'iPad.
L'appareil blanc et noir présenté devant une salle comble sert à téléphoner, faire des photos, naviguer sur Internet, regarder des films et lire des journaux en ligne.
L'inconnue reste son prix, avec des estimations allant de 690 euros pour la presse spécialisée française à 799 euros pour la presse allemande, soit un prix plus élevé en moyenne que celui de l'iPad. Samsung annonce une commercialisation en Europe dès septembre.
Toshiba, de son côté, a laissé planer le suspense jusqu'au bout avant de présenter jeudi son Folio 100, qui s'attaque beaucoup plus frontalement à l'iPad, de par sa taille légèrement supérieure.
Le groupe japonais a indiqué que sa tablette serait en vente en Europe au quatrième trimestre, au prix indicatif de 399 euros, selon des sites spécialisés.
Les deux groupes asiatiques ne sont pas les seuls à avancer leurs pions au cours du Salon, qui accueillera professionnels et grand public jusqu'à aujourd'hui.
Le français Archos, qui présente toute une gamme de tablettes, joue sur le prix, avec un appareil d'entrée de gamme à moins de 100 euros.
L'allemand E-noa est également suivi de près par les experts du secteur, tout comme les poids lourds américain Dell et taïwanais Asus, qui ont déjà sorti des tablettes.
Pas sûr toutefois que ces lancements en rafale parviennent à «tuer l'iPad», tant la tablette d'Apple a pris de l'avance.
Les Américains, qui brillent par leur absence à l'Ifa comme à toutes les grandes foires internationales, une stratégie qui leur permet de mieux gérer leurs effets d'annonce, ont écoulé plus de trois millions d'exemplaires de leur produit.
L'iPad «a au moins un an d'avance», parce qu'Apple produit à la fois l'appareil et son système d'exploitation iOS, ce qui permet «une harmonie parfaite entre hardware et software», explique à l'AFP Jorg Wirtgen, du magazine spÈcialisÈ c't.
La plupart des modèles concurrents présentés à l'Ifa fonctionnent avec le système Android de Google qui, selon M. Wirtgen, est à la peine «pour des écrans de grande taille», du moins dans sa version actuelle.
Quant au géant Microsoft, qui veut aussi se lancer dans la course, il a «un bon système d'exploitation pour les téléphones portables, mais il est encore loin en ce qui concerne les tablettes», selon le
spécialiste.
Si elles ne devraient donc pas faire de tort dans l'immédiat au modèle d'Apple, les tablettes dévoilées à Berlin pourraient sonner le glas d'un autre équipement: les lecteurs de livres électroniques comme le Kindle d'Amazon, ou l'e-Reader de Sony, dont une nouvelle version est présentée à l'Ifa.
Ces appareils «ont leurs avantages, ils sont plus légers, moins chers, ont plus d'autonomie et offrent un confort de lecture même en plein soleil. Mais ils devraient rester un produit de niche», pronostique M. Wirtgen.