L'organisation clandestine, tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en près d'un demi-siècle de violences, a annoncé dimanche une sorte de cessez-le-feu qui ne porte pas son nom, après un an sans attentats, mais sans préciser si celui-ci était temporaire ou définitif.
M. Rubalcaba a estimé que le groupe clandestin a fait cette annonce parce qu'il y était matériellement contraint par les opérations policières à répétition contre ses dirigeants et sa structure. « L'ETA arrête parce qu'il n'en peut plus. Il le fait après le démantèlement de la base logistique qu'il mettait en place au Portugal (...) et sa sortie de France où il est très mal », a commenté le ministre. Entre 2008 et 2010, pas moins de sept chefs successifs du groupe armé - cinq chefs militaires et deux dirigeants politiques - ont été arrêtés, essentiellement en France, la base de repli traditionnelle de l'organisation. Cette annonce « ambiguë » ne va pas permettre à la branche politique du groupe armé, Batasuna, de redevenir légale en Espagne, a encore insisté M. Rubalcaba. Batasuna « est illégal parce que c'est une partie de l'ETA », a expliqué M. Rubalcaba. « Pour redevenir légal, il faut que Batasuna (...) rompe clairement avec l'ETA et le démontre, ou bien qu'il convainque l'ETA d'arrêter de tuer, de cesser la violence », a souligné le ministre.
À l'image du scepticisme affiché par le gouvernement, les principaux partis espagnols ont qualifié l'annonce d'insuffisante. La presse espagnole se montrait elle-même tout aussi critique et sceptique sur la trêve.