Les récits divergeaient sur le déroulement exact de cette attaque. Le commandement des opérations de Bagdad a indiqué dans un communiqué que cinq kamikazes étaient arrivés dans un minibus près de l'entrée arrière de ce complexe. « L'un est sorti du minibus. Les forces de sécurité lui ont tiré dessus et il s'est fait exploser, indique le communiqué. Deux autres se sont enfuis vers un bâtiment à proximité et le minibus a explosé avec les deux autres terroristes à l'intérieur. » Les forces de sécurité ont, selon le communiqué, encerclé le bâtiment, une fusillade a éclaté et les deux kamikazes en fuite ont finalement activé leur ceinture d'explosifs.
Blessé dans cette attaque, un officier de police de faction dans ce quartier a de son côté affirmé qu'un minibus avait d'abord explosé près d'un point de contrôle proche du complexe. « Ensuite, plusieurs hommes armés ont tenté de prendre le complexe d'assaut en tirant sur les forces de sécurité », a-t-il raconté sous le couvert de l'anonymat, assis, blessé au genou et à la cuisse, à même le sol dans un couloir de la Cité médicale. « Un autre kamikaze est arrivé au point de contrôle où avaient eu lieu les affrontements et s'est fait exploser, a-t-il ajouté. Je me suis caché derrière un blindé. Il y avait du sang partout. »
Peu après les deux explosions, entendues dans tout le centre-ville, l'armée a bouclé la zone, interdisant à toute personne de s'approcher du lieu des déflagrations en raison de fusillades.
Des témoins ont raconté que l'immense marché de Chorja, le plus vieux de Bagdad, situé non loin des attaques, s'était vidé en un éclair de ses clients pris de panique.
Le complexe militaire visé hier avait été en août la cible d'un attentat-suicide qui avait fait 59 morts, en majorité de nouvelles recrues.