Fait inhabituel, le chef du gouvernement israélien, qui entend s'impliquer personnellement dans la négociation avec le président palestinien Mahmoud Abbas, ne sera secondé par aucun ministre mais uniquement par des conseillers lors des pourparlers qui reprennent le 2 septembre après 20 mois de suspension. Il a désigné Yitzhak Molcho, un avocat, pour diriger l'équipe israélienne qui n'aura cependant pas de pouvoir de décision.
Parallèlement, le vice-Premier ministre israélien, Silvan Shalom, a annoncé que le gouvernement israélien ne prolongera pas le moratoire partiel sur les implantations juives de Cisjordanie avant la reprise des discussions directes. M. Shalom a précisé que le chef du gouvernement avait promis que le Conseil des ministres serait saisi de la question, mais pas dans l'immédiat.
Les Palestiniens ont, de leur côté, averti qu'une reprise par Israël des activités de colonisation signerait l'arrêt immédiat des négociations. Ils exigent également la reconnaissance par Israël du droit au retour des réfugiés dans ses frontières, tout en acceptant d'en discuter des modalités.
En Jordanie, le roi Abdallah II, qui participera à Washington à la cérémonie précédant la reprise des négociations, a reçu à Amman le ministre israélien de la Défense Ehud Barak et prévenu que les négociations devraient être « abordées avec sérieux » pour avoir une chance d'aboutir. « La paix au Proche-Orient constitue un intérêt stratégique régional et international », a souligné le roi.
Mais alors que les négociations n'ont même pas encore débuté, des propos du chef spirituel du parti Shass, un des piliers de la coalition au pouvoir en Israël, provoquaient l'indignation des Palestiniens. « Que tous ces méchants qui haïssent Israël, comme Abou Mazen (Mahmoud Abbas), disparaissent de notre monde ! » a lancé le rabbin Ovadia Yossef dans son prêche hebdomadaire à Jérusalem. « Que Dieu les frappe de la peste ainsi que ces Palestiniens méchants et persécuteurs d'Israël. »
Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Ghassan Khatib, s'est indigné, dans un communiqué, de cette « incitation raciste » à la haine, exigeant un désaveu officiel du gouvernement israélien. Il s'est particulièrement alarmé dans un communiqué du fait que ces paroles provenaient « d'un dirigeant spirituel d'un parti au pouvoir, à la tête d'un mouvement en charge de l'éducation d'un quart de million d'élèves ».
Octogénaire, tenu pour un connaisseur exceptionnel de la Torah, le rabbin Yossef a coutume de s'adresser à ses ouailles dans un langage populaire décapant, qui mêle dictons, citations de textes sacrés et blagues aux dépens de ses adversaires.
Le bureau du Premier ministre a assuré dans un communiqué que les propos du rabbin « ne reflètent pas la conception de Benjamin Netanyahu ni la position du gouvernement » qui aspirent à un règlement avec les Palestiniens.