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Économie - Grande-Bretagne

Les économistes pas emballés par une croissance pourtant très forte

La croissance britannique du deuxième trimestre, qui avait déjà été annoncée comme très forte, a été révisée à la hausse hier à 1,2 %, sans pour autant enthousiasmer les économistes qui craignent qu'elle n'ait atteint un point haut avant un net ralentissement.
L'Office national des statistiques (ONS) a annoncé que le produit intérieur brut (PIB) britannique avait augmenté de 1,2 % sur le trimestre au lieu de 1,1 % initialement annoncé, et de 1,7 % sur un an au lieu de 1,6 %.
Ces chiffres, nourris par une croissance robuste de la consommation des ménages (+0,7 %) et surtout un envol de 8,5 % des dépenses de construction, représentent la plus forte hausse trimestrielle du PIB depuis le premier trimestre 2001, et la plus forte hausse sur un an depuis le premier trimestre 2008.
Mais, comme l'indique Charles Davis du cabinet CEBR, « comme toujours avec les chiffres du PIB, le diable est dans les détails, qui révèlent qu'une bonne part de la croissance du trimestre est due au restockage, et que l'investissement des entreprises reste étonnamment faible ».
En effet, après six trimestres consécutifs d'écoulement de leurs stocks, les entreprises ont commencé à les reconstituer, ce qui a compté pour environ un quart de l'activité économique du trimestre. À ce rythme, « on ne peut pas vraiment espérer que le restockage emmène la croissance avec la même vigueur au cours des trimestres à venir », note M. Davis.
D'autant, soulignent la plupart des économistes, que l'investissement en général a cédé 2,4 % au cours du trimestre, dont celui des entreprises 1,6 %.
Au club de réflexion économique ITEM du cabinet comptable Ernst & Young, Andrew Goodwin doute même de la réalité de la hausse de 8,5 % annoncée dans la construction : « Nous sommes très sceptiques, même en considérant les effets du mauvais temps du premier trimestre, et une série d'enquêtes montrent que, même si le secteur s'est repris, ce n'est pas du tout dans les proportions suggérées par ces données ».
Les craintes portent aussi sur un ralentissement à venir de la consommation des ménages, qui pourrait pâtir, observe James Knightley du cabinet Global Economics, « de la hausse de la TVA », qui montera en janvier de 17,5 % à 20 %, ou « de mesures d'austérité budgétaires comme les suppressions d'emplois dans le secteur public ».
Le nouveau gouvernement de coalition conservateur-libéral démocrate a en effet annoncé en juin des mesures très sévères destinées à apurer l'énorme déficit public hérité de la crise financière, avec notamment une réduction drastique des dépenses publiques.
D'ores et déjà, les chiffres publiés vendredi montrent un net ralentissement de celles-ci, qui ont augmenté de 0,3 % au deuxième trimestre contre 1,5 % au trimestre précédent.
Au total, les économistes attendent une croissance assez molle de 1,5 % à 1,6 % cette année. Quant à une possible hausse des taux de la Banque d'Angleterre, actuellement au statu quo à 0,5 % depuis 18 mois, « nous persistons à penser qu'elle arrivera fin 2011, mais les risques sont à ce qu'elle soit repoussée en 2012 », a estimé M. Knightley.
« Les chiffres du jour sont une bonne nouvelle, mais ne nous laissons pas emporter : ce niveau de croissance ne durera pas au second semestre », a tempéré Alistair Tebbit de l'Institut des membres de conseil d'administration (IoD).
Il a avancé une possible menace de nouveau scénario noir : « Est-ce que ce glissement se transformera en simple ralentissement ou en deuxième phase de récession, cela reste très difficile à dire », estimait-il.

La croissance britannique du deuxième trimestre, qui avait déjà été annoncée comme très forte, a été révisée à la hausse hier à 1,2 %, sans pour autant enthousiasmer les économistes qui craignent qu'elle n'ait atteint un point haut avant un net ralentissement.L'Office national des statistiques (ONS) a annoncé que le produit intérieur brut (PIB) britannique avait augmenté de 1,2 % sur le trimestre au lieu de 1,1 % initialement annoncé, et de 1,7 % sur un an au lieu de 1,6 %.Ces chiffres, nourris par une croissance robuste de la consommation des ménages (+0,7 %) et surtout un envol de 8,5 % des dépenses de construction, représentent la plus forte hausse...
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