La délégation était composée de MM. Ali Ammar, Hassan Fadlallah, Nawwar Sahili ainsi que du responsable de l'action sociale au sein du parti, Ahmad Haydar. Le ton et le langage adoptés par M. Ammar au terme des entretiens témoignent d'une volonté d'apaisement. Le député a insisté sur le fait que les discussions étaient « fructueuses, positives et prometteuses, mais pas au niveau du règlement de la crise de l'électricité qui dépasse le ministère et l'EDL et qui nécessite une conjugaison des efforts du gouvernement et du peuple ».
Il a mis l'accent sur le fait que c'est une crise véritable de l'électricité qui est vécue dans la banlieue sud, mais il l'a présentée comme étant une des séquelles de la guerre de juillet 2006, en s'arrêtant sur les détails techniques en rapport avec la distribution du courant dans cette région. « Nous nous sommes entendus avec le ministre pour contenir la crise et nous souhaitons que la population nous aide à cette fin. Le fait de couper les routes et de brûler des pneus ne changera rien à la situation qui prévaut. Tout comme le ministère a des responsabilités à assumer, la population se doit aussi de ne pas exacerber la tension et de ne pas accentuer les dommages », a indiqué M. Ammar avant d'insister, en réponse à une question, sur le fait que les manifestations n'ont pas de motivations politiques. « Avec Amal, nous rejetons ce procédé parce qu'il n'aboutit à rien et ne cause que du tort. Il n'est pas téléguidé, mais les gens souffrent des coupures de l'électricité qui les affectent au plan économique, social et de santé », a-t-il expliqué, en affirmant que son parti réclame la justice dans l'application du rationnement de l'électricité et en exprimant son soutien au plan proposé par le ministre et approuvé en Conseil des ministres.
En réponse à une autre question, il s'est exprimé contre toutes formes de branchements illicites et a invité les Libanais à cesser de voler le courant, avant de promettre de régler ce problème dans la banlieue sud « en coordination avec le ministère, l'EDL et les ONG ». Citant M. Bassil, il a indiqué que la perception des factures de l'électricité dans la banlieue sud est une des plus élevées au Liban. M. Ammar a refusé de commenter les propos du ministre selon lesquels les musulmans manifestent alors que les chrétiens se tiennent tranquilles. « Le ministre a essayé une approche susceptible d'assurer un règlement sain à la crise de l'électricité », s'est-il contenté de dire.