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Liban - Balade

Ardeur festive et entrain culturel à Byblos

Expositions culturelles, cafés branchés et restaurants traditionnels... En marge des concerts, Byblos déploie tous ses atouts pour charmer des touristes venus du monde entier profiter de ce moment exceptionnel.

L’exposition artisanale où se mêlent touristes, artistes et artisans.

Pendant tout le mois de juillet, l'atmosphère à la fois festive et intellectuelle, frétillante et authentique ravit tous les goûts, comme en témoigne la formidable diversité des origines touristiques de Byblos.
En retrait du chaos beyrouthin, Byblos est un havre de paix, calme et discret, chargé d'histoire. Oui, mais... Lorsque vient le temps des chaleurs estivales, c'est pour son très célèbre festival international que Byblos rayonne. Pendant un mois, la ville s'enflamme au rythme des concerts. Quand la ferveur des nuits libanaises rencontre 5 000 ans d'histoire, le cocktail est explosif. Car Byblos est devenu maître dans l'art de la composition. Architecture orientale et vestiges romains, expositions culturelles et soirées endiablées... à l'image de la chapelle Saydet el-Bouaba (Notre-Dame de la Porte) et de la mosquée qui se font face et s'entremêlent comme nulle part ailleurs, Byblos s'érige en symbole d'une diversité bien libanaise et d'un multiculturalisme tout en harmonie. « Il y a de tout. De toutes les cultures, de toutes les religions. Byblos est ouvert à tous », observe un responsable du désormais légendaire Chez Pepe.
À la tombée de la nuit, les rues s'encombrent et les cafés se remplissent. Les touristes s'affairent autour des boutiques de souvenirs. Le ciel voilé des souks piétons suggère une ambiance intimiste et chaleureuse. L'odeur des manakiche aguiche les passants. Les soirs de concerts, des faisceaux lumineux émis depuis le stage (la scène) guident les touristes jusqu'au vieux port. Là-bas, les restaurants traditionnels attirent l'œil et attisent l'appétit. Les expositions artisanales et artistiques, partie off festival située en contre-haut du vieux port, proposent des parenthèses culturelles dans un cadre féerique. Le climat ambiant transporte dans un autre monde. À une autre époque. Un monde paisible, loin, très loin des tensions politiques. Un monde où jeunes et moins jeunes, chrétiens, musulmans, Européens, Américains et Arabes viennent ensemble profiter, en famille ou entre amis, des prodiges que Byblos offre durant la période du festival.
Installées dans deux cours séparées, les expositions artisanales et culturelles sont les deux incontournables du off festival. Colifichets, chapeaux, savons, produits artisanaux de tout genre... Les stands de l'exposition artisanale sont bien fournis et ne manqueront pas de satisfaire toutes les envies de souvenirs. Les amateurs d'art pourront même se faire tirer le portrait par une artiste d'origine arménienne, Loucine Kaprielian. Au dire de certains artisans, l'exposition a pour but de remettre au goût du jour un artisanat traditionnel en perte de vitesse. « Beaucoup de métiers d'artisanat se perdent, soutient une commerçante, c'est pourquoi l'exposition doit faire revivre l'artisanat libanais », le temps d'un mois.
L'exposition artistique présente, elle, les œuvres de plusieurs artistes libanais, sculpteurs, peintres, dessinateurs ou photographes, tel Alfred Moussa. Ouvertement engagée, l'exposition ambitionne de « montrer la liberté d'expression au Liban », assure une jeune organisatrice. En particulier, les caricatures de Stavro Jabra abordent « tous les sujets qui ont bouleversé le monde », du changement climatique à la crise économique, des droits de l'homme à la Coupe du monde, de la vie politique libanaise à la politique internationale. Une autre partie de l'exposition d'art est dédiée aux travaux de Khalil Gibran. Le tout résonne comme un hymne à la liberté. À l'image de Byblos, les expositions conjuguent tradition et modernité pour offrir au promeneur une échappée culturelle inattendue, en parallèle des festivités musicales.
Expatriés libanais le temps d'un séjour, estivants européens, voyageurs arabes ou vacanciers américains... Les touristes viennent d'horizons variés pour profiter de l'activité nocturne engendrée par le festival. La visite de la cité phénicienne s'impose comme une évidence. On y vient pour « son authenticité, son âme, son histoire et son charme », note un touriste français. Il n'en reste pas moins que les rues de Jbeil, en ces soirs de festival, n'ont rien à envier à l'excitation noctambule de Gemmayzé ou du centre-ville de Beyrouth, bien au contraire.
Une des caricatures de Stavro Jabra présentée à l'exposition artistique illustre un vieil homme feuilletant les pages d'un Larousse. « J'ai trouvé toutes les consonnes et voyelles, sauf la lettre P », déplore-t-il. La paix, Byblos l'a trouvée. En composant avec tout ce qui s'offre à elle, en s'accommodant de toutes les diversités, fussent-elles antagonistes, fussent-elles incompatibles. La lettre P, elle l'offre en exemple au pays. Oui, Byblos l'a trouvée. À vrai dire, elle l'a toujours eue, la « P », cet îlot pacifique que la guerre a épargné. Elle a simplement appris à la mettre en scène et à en faire profiter les étrangers, mais peut-être plus encore, les Libanais.
Pendant tout le mois de juillet, l'atmosphère à la fois festive et intellectuelle, frétillante et authentique ravit tous les goûts, comme en témoigne la formidable diversité des origines touristiques de Byblos. En retrait du chaos beyrouthin, Byblos est un havre de paix, calme et discret, chargé d'histoire. Oui, mais... Lorsque vient le temps des...

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