Rechercher
Rechercher

Économie - Investissement

L’audacieux pari de sociétés occidentales en Corée du Nord

La Corée du Nord n'est pas forcément l'endroit idéal pour faire des affaires. Un imprévisible régime totalitaire et une économie sinistrée n'ont cependant pas découragé une poignée de sociétés occidentales qui misent sur une main-d'œuvre à bas coût.
Fondateur de GPI Consultancy, une société de sous-traitance basée à Rotterdam, Paul Tjia organise un voyage en Corée du Nord pour de potentiels investisseurs au mois de septembre. Il s'est déjà rendu quatre fois dans le pays communiste et veut croire qu'en période de morosité économique, la Corée du Nord est un choix « intéressant » en matière de réduction des coûts.
« Le plus grand défi, c'est de trouver les informations pertinentes en matière d'investissements, et c'est pour cette raison que participer au voyage est utile », explique-t-il à l'AFP. « La Corée du Nord est un pays assez isolé, et le sentiment général est que davantage de commerce et d'investissements permettront d'améliorer la situation », poursuit-il.
La Corée du Nord est au ban d'une grande partie de la communauté internationale et sous le coup de nombreuses sanctions depuis ses essais nucléaires de 2006 et 2009. Le contexte général est encore plus épineux depuis le naufrage imputé à la Corée du Nord d'une corvette sud-coréenne. Séoul et Washington accusent le Nord - qui dément fermement - d'avoir torpillé fin mars la corvette du Sud près de la ligne de démarcation maritime intercoréenne, tuant 46 marins sud-coréens.
Pyongyang a nié vigoureusement toute implication et agité la menace d'une « guerre totale » en cas de nouvelles sanctions de l'ONU.
Sur le front économique, la situation n'est guère plus rassurante. Le régime nord-coréen s'est illustré fin 2009 par une désastreuse réforme monétaire à l'origine d'émeutes.
En novembre 2009, une brusque réévaluation du won a provoqué une flambée des prix, aggravé les pénuries alimentaires et suscité des troubles dans le pays.
Pourtant, cet environnement a priori calamiteux n'a pas rebuté « une centaine » d'expatriés occidentaux qui vivent à Pyongyang, selon Volker Eloesser, un Allemand qui a monté en 2007 une société de technologies de l'information en Corée du Nord, où il vit. Sa société, Nosotek, conçoit des logiciels de jeux pour les marchés européen et chinois. « Je suis venu pour la première fois en 2005 », raconte-t-il à l'AFP. « J'ai été impressionné par les opportunités, la main-d'œuvre ici est un diamant à l'état brut », a-t-il dit. Selon lui, les ingénieurs du Nord sont très bien formés, et la main-d'œuvre « plus compétente que dans d'autres pays en voie de développement ».
Moins d'une dizaine de sociétés occidentales ont des bureaux à Pyongyang, et beaucoup d'autres qui sont actives dans le pays restent très discrètes, confie-t-il.
L'économie nord-coréenne a traversé une période de récession de neuf ans dans les années 1990, après la séparation d'avec son allié soviétique et la perte d'une aide cruciale.
En 2002, le régime de Pyongyang avait engagé quelques réformes destinées à apporter une dose de flexibilité dans les prix jusque-là fixés par l'État et à introduire la notion d'avantages matériels pour les salariés.
Mais il avait partiellement battu en retraite en 2005 en interdisant la vente privée de céréales et en revenant au rationnement centralisé de la nourriture.
La Corée du Nord n'est pas forcément l'endroit idéal pour faire des affaires. Un imprévisible régime totalitaire et une économie sinistrée n'ont cependant pas découragé une poignée de sociétés occidentales qui misent sur une main-d'œuvre à bas coût.Fondateur de GPI Consultancy, une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut