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Moyen Orient et Monde - Turquie

Près de 200 suspects, dont des officiers, inculpés pour complot à Istanbul

L'opposition accuse le gouvernement de vouloir discréditer l'institution militaire.
La justice turque a inculpé 196 personnes, dont des militaires en activité ou à la retraite, dans le cadre d'une enquête ouverte il y a plusieurs mois sur une tentative de renversement en 2003 du gouvernement islamo-conservateur, a annoncé hier la presse turque. Les inculpations, prononcées à Istanbul, sont le résultat d'une enquête commencée en février avec une spectaculaire vague d'arrestations de militaires.
Le suspect numéro un est le général à la retraite Cetin Dogan, ancien chef de la Première armée, basée à Istanbul, ville où le complot aurait été fomenté, peu après l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, en 2002, selon l'agence de presse Anatolie. L'amiral à la retraite Ozden Ornek, ancien chef de la marine, le général à la retraite Halil Ibrahim Firtina, ancien chef de l'armée de l'air, et le général à la retraite Ergin Saygun, ancien adjoint au chef d'état-major, font partie des inculpés.
Le journal Hurriyet indique sur son site Internet que plus de 30 militaires en activité ou à la retraite figurent parmi les inculpés. Ils sont accusés d'avoir « tenté de renverser le gouvernement ou de l'empêcher de mener à bien sa mission par la force ou la violence », un crime passible de 15 à 20 ans de prison, selon Anatolie. La date du procès n'a pas été communiquée.
Le complot, surnommé « Opération marteau de forge », visait à procéder à des attentats dans des mosquées et à provoquer des tensions avec la Grèce, pour semer le chaos et tenter de justifier un coup d'État pour chasser un gouvernement soupçonné de vouloir islamiser en catimini la société turque. Le complot avait été révélé en janvier par le journal Taraf. L'enquête, qui constitue un coup dur pour l'armée turque, avait entraîné des dizaines d'arrestations dans les rangs de l'armée ou parmi les cadres de réserve. Tous ces suspects avaient ensuite été relâchés, avant les inculpations.
L'armée turque, qui se veut la garante des principes de laïcité en Turquie et jouit traditionnellement d'un grand prestige, a renversé quatre gouvernements depuis un demi-siècle. Une partie de l'opposition accuse le gouvernement de chercher à discréditer l'institution militaire à travers ce procès, et un deuxième concernant une autre affaire de déstabilisation du pouvoir impliquant des militaires, le réseau Ergenekon. Plus de cent prévenus, dont des généraux, des journalistes et des chefs de la pègre, sont écroués dans le cadre de l'enquête fleuve Ergenekon, entamée en 2007, et marquée notamment par la découverte d'un grand nombre d'armes.
La justice turque a inculpé 196 personnes, dont des militaires en activité ou à la retraite, dans le cadre d'une enquête ouverte il y a plusieurs mois sur une tentative de renversement en 2003 du gouvernement islamo-conservateur, a annoncé hier la presse turque. Les inculpations, prononcées à Istanbul, sont le résultat d'une...

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