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Moyen Orient et Monde - Forum

À Istanbul, les altermondialistes tentent de rêver à un autre monde

Du 1er au 4 juillet, Istanbul accueillait, dans un joyeux capharnaüm, des acteurs de la société civile d'à travers l'Europe, appelés à débattre de la construction « d'un autre monde ».
Au cœur d'Istanbul la bruyante, ville bigarrée qui tourne à 100 à l'heure, entre les vendeurs de smik (galettes de sésame), les « taksis » jaunes et les policiers armés jusqu'aux dents postés sur la place Taksim, l'arrivée des « citoyens du monde », altermondialistes dont certains répondent à l'idée caricaturale que l'on peut s'en faire - cheveux longs et mèches rastas, néohippies nonchalants, les orteils au vent -, a créé un espace hors du temps.
Le choix de la Turquie, pays aux portes de l'Union européenne et dont le rôle régional ne cesse de croître, pour héberger le VIe FSE - organisé pour la première fois hors de l'UE - n'est pas un hasard. Autour du thème « Une autre Europe est possible », les quelque 10 000 participants ont débattu de 260 sujets, notamment la question palestinienne, l'immigration clandestine ou encore le changement climatique.
« Ici, on noue un réseau de solidarité autour d'un même projet, pour un monde meilleur », explique Edvino, un poète italien de 55 ans, soixante-huitard qui y croit encore. Des militants que le chaos ambiant ne décourage pas. Alors qu'il vient d'entrer dans une salle vide qui devait pourtant accueillir un séminaire, incident fréquent lors de ce forum, George, un Grec d'Athènes, explique qu'il aime participer au FSE car il y rencontre des personnes qu'il n'aurait jamais pu rencontrer autrement. « Et surtout, le FSE me permet de rester au courant des sujets brûlants », ajoute cet homme qui dirige une revue locale altermondialiste.
Parmi ces « sujets brûlants », la crise économique et financière dont est victime l'Europe bien sûr. Mais aussi, la question palestinienne. Un dossier abordé au travers d'une série d'ateliers consacrés à des points précis : « La question d'un État binational laïc », « Conflit et résistance, dynamiques en Palestine et au Liban depuis 2000 », « La Palestine aujourd'hui ; comment confronter l'impunité d'Israël », « La campagne de boycott économique et culturel contre Israël ».
Parmi les moments chauds de ces débats, l'on retiendra le témoignage d'un étudiant arabe-israélien de Haïfa sur les discriminations israéliennes à l'encontre des siens. L'on retiendra aussi, et peut-être surtout, l'intervention d'un jeune Iranien. À des militants occidentaux enflammés par les appels à la lutte solidaire lancés par leurs confrères arabes et musulmans et par les louanges adressées à l'axe syro-iranien face au « projet américano-israélien », Kave crie sa colère. « Je viens d'Iran. Nous sommes les plus solidaires possible avec les Palestiniens. Mais comment pouvez-vous soutenir l'Iran et louer son régime ? Les dirigeants iraniens utilisent la cause palestinienne comme monnaie d'échange et sont en train de tuer leur propre peuple », s'insurge-t-il. « Mes parents ont été fusillés parce qu'ils étaient communistes. Comment pouvez-vous vous dire marxistes et soutenir un régime islamique ? »s'interroge-t-il encore.
À l'issue du forum, les participants sont néanmoins parvenus à produire une déclaration unifiée.

Au cœur d'Istanbul la bruyante, ville bigarrée qui tourne à 100 à l'heure, entre les vendeurs de smik (galettes de sésame), les « taksis » jaunes et les policiers armés jusqu'aux dents postés sur la place Taksim, l'arrivée des « citoyens du monde », altermondialistes dont certains...

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