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Liban

Développer la recherche dans des thématiques qui intéressent les pays

Le président de l'Institut de recherche sur le développement (IRD), Michel Laurent, rencontré lors de son séjour à Beyrouth, en marge de la table ronde du CNRS lundi, a expliqué à L'Orient-Le Jour les circonstances de la signature de ces accords de coopération avec le CNRS libanais.
« Il faut savoir qu'il y a un accord cadre très général, signé entre les deux pays en 1993, qui représente un chapeau pour tous les documents signés dans les différents secteurs d'activité, explique-t-il. Nous avons une mission de développement en partenariat avec les pays du Sud, mais l'IRD n'a pas d'implantation pérenne au Liban. Comme nous souhaitons équilibrer notre présence en Méditerranée, en particulier entre le Maghreb et le Machrek, nous avons établi des partenariats en Égypte, en Syrie, en Jordanie et, depuis maintenant plus de deux ans, avec les institutions libanaises. Nos chercheurs ont préparé des programmes qui arrivent à maturité. Nous avons signé une convention générale en janvier avec le CNRS libanais à Paris, en présence de nos Premiers ministres respectifs, ce qui nous permet de déployer l'ensemble de ces conventions particulières. Nous avons aussi des partenariats tripartites avec l'USJ et avec l'AUB. »
M. Laurent estime que c'est le début d'un nouveau positionnement de l'IRD. Il y a donc un intérêt pour les deux parties, française et libanaise ? « Absolument, répond-il. Quand la présence de nos chercheurs dans un pays est encadrée par une convention en toute transparence, c'est la garantie, pour ce pays, que le travail sera fait sur des thématiques qui l'intéressent, en impliquant les acteurs locaux. »
Il note un changement récent dans le statut de son institution. « L'IRD est un organisme de recherche qui a plus de soixante ans, révèle-t-il. Il travaille dans plusieurs régions du monde, avec un personnel de plus de 2 200 agents et chercheurs relevant de la fonction publique. Le gouvernement français a confié, il y a quinze jours, à l'IRD une mission qui n'est plus seulement celle d'un opérateur de recherche, mais celle d'une agence de moyens, qui finance des projets, monte des appels d'offres, trouve des financements auprès de partenaires du Sud, sollicite des agences nationales ou internationales... »
Est-ce l'IRD qui exprime un souhait de travailler sur telle ou telle thématique ou sonde-t-il les intérêts des pays partenaires en priorité ? « L'approche est plus complexe que cela, il y a des échanges au niveau des directions, des présidents d'établissements, ainsi qu'avec les chercheurs qui sont en contact entre eux sur des questions comme les risques naturels ou l'eau, explique-t-il. Ces communautés internationales se connaissent. Les thématiques émergent naturellement. Les conventions signées prennent acte des échanges entre opérateurs, c'est-à-dire, dans ce cas, le CNRS, les universités et l'IRD. »
À propos des conventions signées lundi sur des projets particuliers, outre Libris (lire par ailleurs), M. Laurent évoque des projets sur l'environnement, notamment la gestion des ressources en eau, et d'autres sur les sciences humaines, comme la mobilité des personnes, les échanges interculturels et transculturels, etc. « Cela prouve que l'IRD, qui est un organisme pluridisciplinaire, a des capacités d'intervenir sur un spectre étendu, note-t-il. Les laboratoires français impliqués dans les projets sont de grands laboratoires gérés en cotutelle, notamment par l'IRD, à Toulouse, à Grenoble et à Paris. »
Quels sont les atouts et les faiblesses qu'il a constatés au Liban dans une perspective de développement de la recherche? « Il y a tout d'abord une histoire de coopération entre le Liban et la France, répond M. Laurent. Il existe un tissu nourri de relations au niveau académique et au niveau de la formation. Par contre, on peut considérer qu'il y a aujourd'hui un déficit de collaboration au niveau des programmes scientifiques qui soient de visibilité nationale et régionale, et d'ambition internationale. Cinq ou six chercheurs devront arriver en expatriés d'ici à la fin de l'année, pour des missions de longue durée ou pour des affectations. Ils feront fructifier la collaboration durant deux ans. Nous espérons que de ces travaux naîtront de grands programmes pour les cinq ou dix ans à venir. Ces programmes pourront ainsi fédérer les chercheurs et canaliser les efforts académiques. »
Le président de l'Institut de recherche sur le développement (IRD), Michel Laurent, rencontré lors de son séjour à Beyrouth, en marge de la table ronde du CNRS lundi, a expliqué à L'Orient-Le Jour les circonstances de la signature de ces accords de coopération avec le CNRS libanais.« Il faut savoir qu'il y a un accord cadre...
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